Suspicion de botulisme: cinq personnes en réanimation, 600 bocaux de pesto doivent être détruits
Une affaire sanitaire grave. Les autorités ont ordonné le rappel de conserves artisanales de pesto à l'ail des ours après le signalement lundi 9 septembre, en Indre-et-Loire, de cinq cas probables de botulisme, une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante.
Mardi 10 septembre, lors d'un point presse organisé en milieu d'après-midi, Patrice Latron, préfet du département, a confirmé que pour l'heure les cinq personnes contaminées sont "en réanimation, conscientes, intubées et ventilées."
Pots à retrouver
Selon le haut fonctionnaire, l'objectif est désormais double: valider scientifiquement l'hypothèse du botulisme comme responsable de cas, mais aussi effectuer de "la prévention pour éviter que d'autres personnes ne consomment le produit."
Une enquête est actuellement diligentée par l'ARS du Centre-Val-de-Loire et les services de la Direction Départementale de la Protection des Population (DDPP).
"L'enquête administrative porte sur la recherche des produits. Nous avons lancé ce matin le retrait de ces produits, nous estimons qu'il y a un lot de ce produit concerné et 600 bocaux concernés doivent être détruits. Tous ces bocaux ont été vendus, et nous menons l'enquête pour retrouver et alerter les personnes qui ont acheté ce produit", précise encore le préfet, qui souligne que le produit a été vendu "dans quatre sites différents, des marchés ou des foires."
Afin de confirmer l'hypothèse de la contamination au botulisme, Patrice Latron promet que les résultats des analyses envoyés à l'institut Pasteur devraient être communiqués "aujourd'hui ou demain."
"Sincèrement désolé"
Le signalement de ces cas probables a été effectué auprès de l'Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val-de-Loire à la suite d'un "repas de famille et à la consommation de pesto à l'ail des ours de la marque O Ptits Oignons" fabriqué par un producteur local, précisent les ministères de la Santé et de l'Agriculture dans un communiqué commun.
Sur sa page Facebook, le producteur mis en cause s'est dit "sincèrement désolé" de cette situation.
"Suite à un cas de botulisme, le pesto à l'ail des ours que je produis est peut-être en cause (...). Actuellement ce n'est pas confirmé mais une forte suspicion" existe, a-t-il écrit.
Ces conserves ont été commercialisées à l'occasion de quatre fêtes ou foires organisées dans le département entre fin mars et septembre.