Vers une suspension de la réforme des retraites ? LR dénonce une « trahison » et un « saut dans l’inconnu »

POLITIQUE - En bande organisée derrière le chef. Comme en écho à la mise en garde de Laurent Wauquiez la veille au Parisien, élus et têtes de pont des Républicains ont mis en garde, ce lundi 13 janvier, contre une éventuelle suspension de la réforme des retraites. Manière de hausser le ton alors que la mesure est réclamée à gauche par le Parti socialiste en échange d’une non-censure du gouvernement, à la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou.

Réforme des retraites : cette ambiguïté du PS fait enrager le reste de la gauche

« J’ai toujours dit que cette réforme était perfectible, mais pas s’il s’agit de creuser encore plus de déficits. La suspendre sans scénario alternatif revient à sauter dans le vide sans parachute. Ce sera sans la Droite républicaine ! », a lancé dès dimanche Laurent Wauquiez, donnant le signal de départ d’une levée de boucliers à droite, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Au micro de Public Sénat, Vincent Jeanbrun a repris presque mot pour mot l’expression du président du groupe LR à l’Assemblée, évoquant à son tour un « saut dans l’inconnu ». « On est encore dans la phase de discussion et on pèse très fort sur une idée simple : on ne peut pas sauter dans l’inconnu », a insisté le député du Val-de-Marne, évoquant notamment le peu de confiance des marchés envers les finances françaises. « Que la réforme des retraites, qui avait été conduite de manière expéditive, puisse être rediscutée, pas de problème. Mais sans suspendre », a-t-il ajouté.

« Suspension est égale à trahison »

Avec quels leviers pour LR en matière de pression sur l’exécutif ? Un départ, dans un premier temps, des ministres issus du parti, estime Valérie Pécresse. « Dans ces conditions, la droite ne peut plus participer à ce gouvernement parce que c’est un gouvernement qui irait contre ses valeurs » a-t-elle cinglé. Et d’envisager donc un départ de Bruno Retailleau actuellement à l’Intérieur ? « Bien que Bruno Retailleau fasse des choses excellentes et apporte au gouvernement le retour à l’ordre, à nos frontières, dans la rue. Mais il faut aussi le retour à l’ordre dans nos comptes », a semblé botter en touche la présidente de la région Île-de-France.

PUBLICITÉ

Comme Laurent Wauquiez dimanche, qui refusait de menacer le gouvernement d’une censure jugée « irresponsable », Geoffroy Didier, secrétaire général délégué de LR, l’évacue également : « Suspension est égale à trahison (...). Ça signifierait que nous ne voterions pas le budget. En revanche, censurer, non, je n’y suis pas favorable parce que (...) nous sommes pour une stabilité institutionnelle. »

À voir également sur Le HuffPost :

François Bayrou face à ses « poids lourds » : contrainte ou aubaine pour le Premier ministre ?

Sandrine Rousseau propose au Nouveau Front populaire un départ collectif de X