Les surfaces incendiées n’augmentent plus depuis le début du siècle

Alors que le Canada est en feu et que les méga-incendies se multiplient, les dernières données satellitaires montrent qu’au total sur la planète, les surfaces ravagées par le feu sont restées stables depuis le début du siècle. Mais si les zones tropicales sont moins affectées, les forêts boréales, elles, brûlent de plus en plus.

Le 28 août 2023, plus de 15 millions d’hectares de la forêt canadienne étaient partis en fumée, surtout à l’ouest du pays, mais le Québec n’est pas épargné. On peut suivre la situation au jour le jour sur le site de Radio Canada. C’est le double du précédent record datant de 1989 et l’équivalent de la superficie de la Grèce, alors que les incendies ne sont toujours pas contrôlés. Les émissions de CO2 provenant de ces feux excèdent largement le milliard de tonnes, ce qui va rendre l’année 2023 exceptionnelle. La moyenne mondiale des émissions des incendies est en effet estimée à 1,8 milliard de tonnes de CO2 par an entre 2000 et 2019. La cause est bien identifiée : depuis début mai, le Canada subit des conditions de chaleur et de sécheresse qui rendent les arbres et leurs litières hautement inflammables, d’autant que la forêt canadienne est principalement composée d’épicéas, résineux très sensibles au feu.

Les émissions de CO2 des incendies au Canada en 2023 Crédit : Copernicus
Les émissions de CO2 des incendies au Canada en 2023 Crédit : Copernicus

En 2023, les émissions de CO2 provenant des incendies au Canada sont très supérieures à la moyenne des années 2003-2022, signant une année exceptionnelle pour le bilan des gaz à effet de serre de ce pays. © Copernicus

Le World Weather Attribution, le groupement scientifique qui étudie les relations entre les évènements extrêmes et le changement climatique, a rendu son verdict le 22 août. Sans l’augmentation des températures induite par la combustion des énergies fossiles, un tel évènement aurait sept fois moins de chances d’arriver. L’intensité de la sécheresse telle que vécue cette année est 20% plus importante qu’avant l’ère industrielle, du fait d’une hausse des températures qui est à ce jour de 1,1°C. Le lien de cause à effet tient au fait que la plupart des départs de feu sont naturels, puisqu’ils démarrent principalement à partir des éclairs d’orages.

Ainsi, dans une étude d’avril 2022 publiée dans Environmental Research Letters, une équipe internationale a montré qu’au Canada, l’assèchement des végétaux augmentait l’efficacité de la foudre à démarrer un feu[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi