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Sur TikTok, les victimes de viol reprennent le pouvoir

"Voici la jupe que tu as déchirée le soir où tu m'as violée."  © TikTok
"Voici la jupe que tu as déchirée le soir où tu m'as violée." © TikTok

Les réseaux sociaux ont toujours représenté une plateforme idéale pour s'exprimer, mais aussi pour dénoncer des actes violents, qui ne doivent plus être acceptés. TikTok n'est pas en reste. La plateforme préférée de la nouvelle génération a notamment permis à des victimes de viol d'adresser une critique qui leur est souvent faite lorsqu'elles dénoncent une agression sexuelle : "Qu'est-ce que tu portais quand c'est arrivé ?".

Pendant le confinement, la plateforme chinoise TikTok a connu un véritable boom de popularité. On y retrouvait toutes sortes de contenus, souvent à visée humoristique. Mais parfois, ce réseau social est également utilisé pour évoquer des sujets plus sérieux. Depuis quelques jours, les victimes de viol ont décidé de libérer la parole au sujet des agressions et des violences sexuelles qu'elles ont pu subir. Et notamment en dévoilant les vêtements qu'elles portaient au moment des agressions.

Il n'y a pas de tenue qui "mérite" qu'on se fasse violer

Pourquoi montrer des vêtements pour parler de viol ? Tout simplement parce que bien souvent, la première question qui revient lorsqu'une personne évoque une agression sexuelle est la suivante : "Qu'est-ce que tu portais quand c'est arrivé ?" Une question insidieuse, puisqu'elle permet de reporter la faute sur la victime plutôt que sur le coupable : aujourd'hui encore, de nombreuses personnes estiment qu'une tenue "aguicheuse", une jupe courte ou un décolleté représentent une excuse pour justifier une agression sexuelle. De nombreuses études et sondages l'ont prouvé à plus d'une reprise. Et ça, les personnes qui ont eu à la subir ne le supportent plus.

Après avoir déjà dénoncé cette préconception sur Twitter, Facebook et Instagram, c'est aujourd'hui sur TikTok que la lutte se poursuit. Les femmes et les hommes dévoilent en vidéo les tenues, souvent déchirées, réduites en lambeaux par leurs agresseurs, qu'elles portaient le jour où elles et ils ont été violé·es. On y retrouve aussi bien des jupes que des jeans, des joggings, des manteaux... Une preuve supplémentaire qu'il n'y a pas que les personnes qui portent des tenues sexy qui se font agresser. Un point important à rappeler alors que les femmes qui se dénudent continuent à se faire harceler quotidiennement.

Un moyen de reprendre le pouvoir

Dans ces vidéos, les survivants et survivantes de viol ne font pas que montrer des tenues. Les personnes qui participent à ces vidéos s'adressent également à leurs assaillants, pour leur faire passer des messages très forts. "Ce que tu me fais ne me définit pas et ne me définira jamais", peut-on notamment lire, ou encore : "Je ne suis pas une victime, je suis une survivante. Les choses s'arrangent, c'est promis." De beaux messages qui tombent à pic, et qui permettent d'adresser un tabou, tout en faisant de la prévention.

Des stars telles que Chiara Ferragni ont décidé de soutenir ces messages en les partageant sur les réseaux sociaux. La jeune femme, très engagée, explique dans sa Story Instagram être ravie de savoir qu'Internet "est en train de devenir un endroit où les gens peuvent rencontrer d'autres personnes qui ont vécu des histoires similaires, et réaliser qu'ils et elles ne sont pas seuls”.

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