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Sur les migrants, Tusk prône une nouvelle politique de retour

Migrants dans le port sicilien de Messine. Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a déclaré lundi que l'Union européenne ne pouvait pas accueillir tous les migrants qui tentent d'atteindre son territoire et qu'elle devait s'atteler à une nouvelle politique de retour. /Photo prise le 16 mai 2015/REUTERS/Antonio Parrinello

VARSOVIE (Reuters) - Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a déclaré lundi que l'Union européenne ne pouvait pas accueillir tous les migrants qui tentent d'atteindre son territoire et qu'elle devait s'atteler à une nouvelle politique de retour. "Je suis réaliste et je pense que nous devons avant tout travailler sur une nouvelle politique de retour, qui consisterait à les renvoyer", dit-il dans une interview publiée dans le Polska Times. "De manière responsable, nous ne pouvons parler que d'accueillir un groupe défini de migrants. Ceux qui appellent à ouvrir nos portes en grand sont cyniques, puisqu'ils savent que cela n'est pas possible", poursuit-il. L'augmentation du nombre de drames en Méditerranée depuis le début de l'année a braqué les projecteurs sur le sort de ces migrants qui embarquent sur des bateaux souvent hors d'âge pour tenter d'atteindre les rivages européens. La Commission européenne a proposé mercredi dernier que 20.000 migrants soient accueillis et répartis à travers l'Union au cours des deux prochaines années. Selon le projet de Bruxelles, les migrants seraient accueillis dans les pays européens selon une clé de répartition fondée sur la taille du pays, la croissance économique et d'autres critères. L'Allemagne, la France et l'Italie seraient les principaux foyers d'accueil. Avant même la présentation de ce projet, des pays dont la Grande-Bretagne ont estimé que la Commission faisait fausse route. "Une telle approche ne fera qu'accentuer l'attrait suscité de l'autre côté de la Méditerranée et encouragera davantage de personnes à mettre leur vie en danger", écrivait la ministre de l'Intérieur, Theresa May, dans une tribune publiée mercredi matin dans le Times. Au cours du week-end, la France s'est prononcée contre l'instauration de quotas de migrants. "Je suis contre l'instauration de quotas de migrants. Ceci n'a jamais correspondu aux propositions françaises. En revanche, l'Europe doit avoir une politique de l'asile", a déclaré samedi le Premier ministre, Manuel Valls, lors d'un déplacement surprise à Menton, dans les Alpes Maritimes, près de la frontière franco-italienne. On assure au ministère français de l'Intérieur qu'il n'y a pas de contradiction entre les déclarations de Valls et les propositions de Bruxelles mais que la France sera "vigilante" quant aux critères qui seront appliqués pour la répartition. (Agnieszka Barteczko; Henri-Pierre André pour le service français)