Suppression d’un jour férié : Barnier avait un message pour Copé et ceux qui veulent revenir sur le 11 novembre chômé

Le Premier ministre a profité d’un discours à Meaux (Seine-et-Marne), pour envoyer plusieurs messages très politiques. Sur les jours fériés, mais pas uniquement.

Barnier avait un message pour Copé et ceux qui veulent supprimer le 11-Novembre férié (photo du Premier ministre et du maire de Meaux prise ce 11 novembre)

POLITIQUE - Quelques mots pour entrer dans le débat. Le Premier ministre Michel Barnier a profité d’un discours ce lundi 11 novembre, jour de commémoration de l’Armistice, pour évoquer subrepticement le débat sur la suppression d’un jour férié sur les onze que compte notre calendrier. Une hypothèse agitée par certains dans la classe politique pour faire des économies sur fond de crise budgétaire.

Un jour férié en moins pour le budget de la Sécu ? L’idée clivante à laquelle le gouvernement ne dit pas non

En déplacement à Meaux (Seine-et-Marne), pour inaugurer une tranchée reconstituée au Musée de la Grande Guerre, le chef du gouvernement a effectivement exprimé son attachement au 11 novembre comme jour férié. « Honorer la mémoire de ces combattants, c’est d’abord avoir la mémoire de cette histoire tragique, c’est pourquoi je suis heureux de vous retrouver en ce 11 novembre, une journée fériée à laquelle nous sommes attachés », a-t-il soufflé.

Une façon de répondre, en quelques mots, à ceux qui, comme Jean-François Copé, regardent sa suppression d’un bon œil. « On n’a pas besoin d’un jour férié pour commémorer le 11-Novembre, ou alors ça voudrait dire qu’on a 65 millions de Français au pied des monuments aux morts… Cela, se saurait », jugeait ainsi le maire de Meaux sur France Inter, quelques heures avant la visite du Premier ministre dans sa ville.

« Engagez-vous ! », l’appel de Barnier à la jeunesse

En réalité, dans le débat autour de la suppression d’un jour férié, à l’image du lundi de Pentecôte, journée historiquement chômée devenue « journée de solidarité » en 2004, certaines dates font l’objet d’une sorte de consensus pour être sanctuarisées. C’est le cas notamment du 11-Novembre.

« On ne remet pas en cause le 11-Novembre, le 8-Mai ou le jeudi de l’Ascension, explique par exemple à Public Sénat, la sénatrice LR Chantal Deseyne, co-rapporteuse d’un texte en septembre dernier qui préconise notamment l’instauration d’une deuxième journée de solidarité pour aider au financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes.

Au-delà de la suppression d’un jour férié, dont l’exécutif a confirmé qu’elle faisait l’objet d’une piste de travail pour financer la Sécu, le chef du gouvernement a délivré plusieurs messages politiques à l’occasion de ce discours. Il a notamment convoqué « ceux de 14 » pour enjoindre les jeunes à « faire face », à « relever la tête » devant les « grands défis du monde », comme le bouleversement climatique, les « inégalités sociales » ou le « retour de la guerre » en Europe.

« Comme ceux de 14, chacune et chacun d’entre vous a en elle, a en lui des ressources, des idées, de l’énergie, de la créativité, de la combativité, de la générosité. Ces forces personnelles, il faut qu’elles soient actives », a-t-il ainsi lancé à l’adresse des « jeunes d’aujourd’hui. » Et d’ajouter : « Engagez-vous pour le climat. Engagez-vous contre la pauvreté, la précarité, l’isolement. Engagez-vous pour la transmission de notre patrimoine, notre histoire, notre culture, notre patrie. »

Le Premier ministre a terminé son discours par une ode à la construction européenne, « moyen d’éviter de nouveaux conflits », appelant les Français, et la classe politique, à être « définitivement patriote et Européen », une formule qui lui est chère.

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