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Son supérieur aurait volé des photos d'elle pour les diffuser sur des sites pornographiques

Après l'apparition de montage photos obscènes la représentant, une Bretonne a vécu un véritable enfer (illustration)

Soupçonné d’avoir volé et détourné des photos d’une collègue à lui à des fins pornographiques, mais aussi d’avoir pris des photos intimes de la même jeune femme à son insu, un homme de 33 ans est actuellement jugé par le tribunal correctionnel de Saint-Malo.

Pour la victime, le cauchemar est encore loin d’être terminé. Depuis le mois de février 2017, une jeune femme originaire des Côtes-d’Armor est engagée dans une bataille juridique pour tenter de retrouver sa dignité et de punir celui ou ceux qui l’ont gravement bafouée en publiant des montages photos d’elle sur des sites pornographiques.

Il y a près de quatre ans, la victime avait découvert, par le biais d’un ami de son conjoint, que son visage était visible sur des sites pornographiques. Après vérification, elle constate qu’elle apparaît bel et bien dans des photomontages obscènes la représentant en plein acte sexuel, à partir de photos volées et détournées.

“Elle était enceinte à l'époque, ça l'a brisée”

Sur les mêmes sites, la jeune femme va aussi trouver, selon Le Pays Malouin, “des clichés de son décolleté, de ses fesses et de son entrejambe, discrètement pris à son insu, lors d’une soirée entre collègues”. Choquée par la présence de ces images sur de telles plateformes, la victime va bien vite déposer une plainte.

“Vous imaginez ce que ma cliente a pu ressentir en découvrant ces images, a lancé son avocate lors de l’audience correctionnelle qui s’est tenue le 19 janvier. Elle était enceinte à l'époque. Ça l'a brisée. Elle a même été menacée et a dû quitter sa maison pour se réfugier chez ses parents. Elle a souffert d'anxiété et a été arrêtée plusieurs mois.”

Forts soupçons autour d’un collègue

Les ennuis ne se sont en effet pas arrêtés à cette découverte choquante pour la jeune femme, qui a rapidement soupçonné l’un de ses collègues d’être à l’origine des détournements. Quelques mois avant l’apparition des photos sur les sites pornos, elle avait confié son téléphone à cet assistant de direction aujourd’hui âgé de 33 ans, afin qu’il sauvegarde des photos qu’elle craignait de perdre.

Au moment de découvrir les infâmants clichés, la jeune Bretonne, vendeuse dans un magasin de Dinan, avait prévenu ce supérieur hiérarchique qu’elle devait s’absenter de son poste pour aller déposer une plainte. “Et comme par magie, sur la route qui la conduit au poste, elle constate que les photos postées sur ces sites s’effacent les unes après les autres”, raconte son avocate.

Messages de menace à caractère sexuel

Le Pays Malouin rapporte par ailleurs que la jeune femme fait l’objet depuis quatre ans de messages de menaces à connotation sexuelles envoyés par des anonymes, suite à la diffusion de son nom et de son adresse en plus des photos, et vit donc un véritable enfer.

De son côté, le responsable présumé de ces actes graves continue de nier les faits. L’enquête a cependant permis de confirmer que ce dernier avait bien fréquenté sur son ordinateur personnel les sites sur lesquels les photos de sa collègue ont été publiées. Il est aussi reproché à cet individu d’avoir installé une caméra de type GoPro dans les toilettes de son entreprise, ce qui lui aurait permis de prendre des images des parties intimes de la victime.

Le principal suspect continue de nier

“Je ne comprends pas. Je ne connais pas du tout ces sites”, a toutefois affirmé l’intéressé, licencié par son employeur depuis la révélation de ce scandale. “Mon client n'est pas du tout attiré par les femmes, renchérit son avocate. Il est homosexuel et ne fréquente pas ces sites. Alors pourquoi ? Quel aurait pu être son intérêt ?”

C’est désormais à la justice de le dire : le tribunal correctionnel rendra sa décision le 23 mars prochain, alors que le parquet de Saint-Malo a requis une peine de six mois de prison avec sursis à l’encontre du suspect.

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