La performance de Beyoncé divise, qui sont les "pro" et "anti" Beyoncé ?

Certains Américains ont pris son show au pied de la lettre. Le soir du 7 février, Beyoncé délivrait un spectacle colossal au sein du Levi’s Stadium de Santa Clara, en Californie. Au Superbowl, on n'y va pas par quatre chemins et la chanteuse de 34 ans connaît parfaitement le refrain qui accompagne annuellement le show de la mi-temps : elle l’avait déjà parfaitement orchestré en 2013. Cette année, Beyoncé sortait l’attirail des Black Panthers ainsi que la veste noire et or que portait Michael Jackson lors de ce même événement 22 ans plus tôt.

La star américaine est arrivée armée de ses danseuses toutes de cuir vêtues, bérets flanqués sur le crâne, porteuses d’un message fier, une revendication toute chorégraphiée d’un afro-américanisme triomphant. La chanson qu’elle a entonnée, "Formation", possède une portée politique forte et fait référence aux Black Panthers et au mouvement Black Lives Matter. Les paroles sont sans équivoque : "I like my negro nose with Jackson Five nostrils", "Earned all this money but they never take the country out me" ou "I just might be a black Bill Gates in the making". Le clip, sorti il y a quelques jours, dévoile Beyoncé sur une voiture, flottant au milieu des dégâts reconstitués de l’ouragan Katrina. 

Qui sont les anti-Beyoncé ? 

Problème : l’événement prend une ampleur déconcertante. La NFL – Ligue Nationale de Football Américain – est désormais accusée (en plus d’ignorer les traumatismes crâniens de ses joueurs) d’avoir permis à Beyoncé de dispenser un discours de haine lors de la finale de football américain. C’est en tout cas ce qu’imaginent les membres de l’"Anti-Beyoncé Protest Rally", qui tiendront un rassemblement de protestation contre la chanteuse le 16 février à New-York, devant les locaux de la NFL.

"Êtes-vous d’accord sur le fait que les Black Panthers étaient/sont un groupe haineux qui ne devrait pas être glorifié ?" peut-on lire sur la page d’EventBrite. "Venez manifester avec nous. Rappelons à la NFL que nous ne voulons plus jamais de discours de haine ou raciste au Superbowl !"

Lundi dernier, l’ancien maire de New-York, Rudy Giulini semblait lui aussi particulièrement irrité par la référence de la star au mouvement Black Lives Matter. Il décrit cette performance comme une attaque contre les autorités : "C’était vraiment scandaleux qu’elle utilise [le Superbowl] comme une plate-forme pour attaquer les officiers de police, qui sont des gens qui la protègent et nous protègent, a-t-il déclaré à Fox News. Lorsque vous êtes au SuperBowl, vous parlez à l’Amérique moyenne. Donc si vous voulez divertir, faites le de manière décente, saine. Pas pour attaquer des gens qui mettent leurs vies en danger pour nous sauver."

Qui sont les pro-Beyoncé ?

Le message des anti-Beyoncé n’est heureusement pas resté longtemps sans réponse. Une contre-manifestation est déjà prévue en soutien à la chanteuse, sur la même billetterie Eventbrite. "Quand les femmes Noires affirment leur féminité Noire, elles sont attaquées et réduites au silence. Ceci est une contre-manifestation à l’attaque raciste et historique contre Beyoncé et le parti des Black Panthers, ainsi qu’une excuse pour célébrer une chanson géniale. Mes sœurs, sortez votre équipement "Formation"/Superbowl et faites que ce moment soit joyeux !"

Le Superbowl est l’événement sportif qui attire le plus de téléspectateurs chaque année. En 2016, s’il n’a pas battu de record, il a tout de même réuni 111,9 millions de personnes derrière leur écran, dont 350 000 en France.