“Super Sophie” : la duchesse d’Édimbourg a fêté ses 60 ans
Dans un hôpital d’Adré, au Tchad, à 400 mètres de la frontière du Soudan ravagé par une guerre civile, Sophie d’Édimbourg a la voix qui tremble lorsqu’elle s’adresse aux réfugiées, le 13 octobre dernier. À peine maquillée, ses cheveux blonds relevés en chignon, ses yeux s’embuent à l’écoute du récit des violences sexuelles faites aux victimes du conflit. Ukraine, Pologne, Italie, Tanzanie, Tchad, Éthiopie, France... "Super Sophie", comme la surnomme la presse britannique, est la véritable envoyée spéciale des Windsor à travers le monde.
En 2024, elle a parcouru 45.000 kilomètres. Et elle ne compte pas s’arrêter là alors qu’elle vient de fêter ses 60 ans le 20 janvier. L’épouse du prince Edward les a célébrés en petit comité à Bagshot Park, la demeure victorienne de 57 pièces offerte par la reine Élisabeth II à son fils cadet et son épouse lors de leur mariage, le 19 juin 1999.
Depuis vingt-cinq ans, le couple, le seul à ne pas avoir divorcé chez les enfants de la souveraine, vit dans une relative discrétion tout en apportant un soutien sans faille à la famille royale. Mère de Louise, 21 ans, étudiante à St Andrews, et de James, 17 ans, lycéen dans l’Oxfordshire, Sophie est devenue un atout indispensable pour la Couronne. Et pourtant, rien ne l’y prédestinait.
Des cheveux blonds coupés court, directrice d’une société de relations publiques, un air de Diana sans les origines aristocratiques... Lorsqu’elle arrive chez les Windsor, Sophie Rhys-Jones, fille d’un concessionnaire et d’une secrétaire, ne rentre pas dans le cadre. Élisabeth II la juge même "ennuyeuse" lors de leur première rencontre en 1993. Malgré quelques erreurs de communication à ses débuts, Sophie apprend les codes au fil des années et devient la belle-fille préférée de la reine. Et même de Philip.
"Plus la reine passait du temps avec elle, plus elle l’appréciait, notamment grâce aux efforts qu’elle fournissait pour s’entendre avec le prince Philip. Elle s’est mise à l’équitation et à la course d’attelage. Et la reine a toujours aimé les gens qui arrivaient à gérer son époux", confie Ingrid Seward, rédactrice en chef du magazine Majesty, au Times. Sophie a pris exemple sur ses beaux-parents : loyauté et dévotion à la Couronne, avec un soupçon de modernité.
Très engagée, elle défend des valeurs féministes. Impliquée dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes depuis 2019, dans la protection de leurs libertés dans les bat pour l’intégration du handicap. L’ancienne comtesse de Wessex, philanthrope internationale, a démontré son engagement cette année en épaulant Charles III, diminué par un cancer.
Le 29 avril 2024, elle est la première tête couronnée à se rendre en Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie. Elle y rencontre le président Volodymyr Zelensky et son épouse. Sophie devient ainsi l’émissaire du roi, apportant le soutien de la Couronne à l’Ukraine. Sa détermination lui a permis de mener à bien ce voyage, alors même que le gouvernement n’était pas convaincu.
Son savoir-faire diplomatique n’est pas son seul atout. Aussi proche de Kate que de son neveu, le prince William, la duchesse d’Édimbourg est un chaînon indispensable de la famille royale. Fous rires à Ascot, discussions sans fin lors des cérémonies officielles, clins d’œil amicaux... leur complicité est évidente. Lorsque la princesse de Galles, alors en pleine convalescence, fait une rare apparition au balcon lors du Remembrance Sunday, Sophie lui passe une main rassurante dans le dos.
Les deux femmes, malgré dix-sept ans de différence d’âge, sont bien plus proches que ne l’étaient Fergie et Diana. Ni rivalité, ni comparaison. Kate est même une très grande admiratrice de l’éducation donnée par Sophie à ses enfants. Elle inculque les mêmes valeurs, notamment la simplicité, à George, Charlotte et Louis. Habitant à vingt minutes en voiture l’une de l’autre, elles partagent un intérêt pour le sport, le ski et le tennis.
Sophie semble avoir également profité du sens inné de la mode de la princesse de Galles, s’épanouissant de jour en jour dans un style rafraîchissant et glamour. Ses tenues, tantôt structurées, tantôt fleuries ou colorées, ont comblé, autant que possible, le vide laissé par les apparitions de Kate cette année. "Leur relation s’est vraiment renforcée. Il sera crucial pour la princesse [Kate] d’avoir un renfort féminin. Et elle ne pourra pas trouver mieux que Sophie", confie Mark Foster-Brown, ami des Édimbourg, au Daily Mail.
Avec le prince William, Sophie joue la carte de la tante préférée. Encourageante et le regard fier, elle déborde d’affection pour son neveu. Au château de Windsor, le 17 juin 2024, lors du défilé de l’ordre de la Jarretière, elle se lance dans une grande conversation avec lui en attendant les calèches royales.
Deux jours avant, elle n’avait pu retenir un nouveau geste de tendresse. Lors de la cérémonie de Trooping the Colour au balcon du palais de Buckingham, elle lui caresse affectueusement le dos, saluant ainsi son courage, alors qu’il apparaît pour la première fois en famille avec Kate. Le 13 juin 2023, c’est en duo que William et Sophie se présentent lors de la projection du documentaire Rhino Man. Une façon pour William de signifier que Sophie sera un atout précieux pour son règne ?
Avec neuf pays visités en 2024, la duchesse d’Édimbourg égale la princesse Anne, mais se classe encore quatre rangs derrière la plus travailleuse des Windsor lorsqu’il s’agit du nombre d’engagements. Sur les pas de la princesse royale, la duchesse d’Édimbourg compte bien redoubler d’efforts pour soutenir Charles III, ainsi que son neveu lorsque l’heure sera venue. À 60 ans, pas question de ralentir la cadence.
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