Chantal Thomas : « Jean d’Ormesson, l’écrivain français par excellence »

Chantal Thomas est reçue, ce jeudi 16 juin à 15 heures à l'Académie française, au fauteuil de Jean d'Ormesson.
Chantal Thomas est reçue, ce jeudi 16 juin à 15 heures à l'Académie française, au fauteuil de Jean d'Ormesson.

Mesdames et Messieurs de l'Académie,

Je vous remercie avec émotion de me faire le grand honneur de m'accueillir en votre Compagnie. C'est me donner la chance à la fois de m'inscrire, en passant, dans une institution dédiée depuis sa fondation par Richelieu en 1635 à la vie et au perfectionnement de la langue française, et de ressentir l'élan d'une découverte. « Je pourrais être vieux, j'ai de quoi », déclare joliment le prince de Ligne, alors qu'il touche à la fin de ses jours, qu'il a perdu son fils préféré, son amie, la reine Marie-Antoinette, son château de Belœil en Belgique et habite à Vienne une petite maison rose. Il a de quoi : le nombre des années, les expériences accumulées constituent le seul luxe d'abondance dont il pourrait encore se targuer. Mais non, il s'en détourne, écrit ses mémoires au présent et traite la vieillesse comme une virtualité sans intérêt. Il croit aux commencements. Moi aussi.

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Et mon désir d'être reçue en votre Compagnie est lié à l'envie d'un commencement. Joindre d'un seul pas, par le pont des Arts, le jardin de l'Infante, Marie Anne Victoire, petite reine de quatre ans, brièvement l'épouse du très jeune Louis XV, et le palais de l'Institut, ce bâtiment magnifique construit par l'architecte Le Vau qu'a choisi le cardinal Mazarin pour exécuter son projet. Entre le palais du Louvre, que longe le jardin de l'Infante, et le palais de l'Institut, se sont multipliés su [...] Lire la suite