Suite de "L'Arabe du futur", récits intimes ou historiques... Les BD à ne pas manquer en cette rentrée

Avec une rentrée littéraire extrêmement généreuse en BD de qualité, difficile de s'y retrouver dans les librairies. Pour vous guider dans cette jungle de papier, nous avons sélectionné pour vous treize pépites.

Au programme: des histoires feel good, des récits d'aventures palpitants, des documentaires en BD et des témoignages bouleversants sur les grands enjeux politiques de notre époque.

• "Deux filles nues"

Après le succès de son adaptation de Vernon Subutex de Virginie Despentes et de sa farce sur la masculinité Testosterror, Luz revient avec Deux filles nues. L'histoire d'un tableau spolié par les nazis avant de disparaître dans les limbes de l'histoire. Le tout raconté de manière originale, du point du vue du tableau. Un album qui vient rappeler, presque dix ans après l'attentat contre Charlie Hebdo, les dangers de la censure et la violence que peut engendrer la méconnaissance de l'art.

Deux filles nues, Luz (scénario, dessin, couleurs), Albin Michel, 192 pages, 24,90 euros. Sortie le 2 octobre.

• "Guerre à Gaza"

Figure majeure de la BD documentaire, et auteur des livres de référence Palestine et Gaza 1956, l'Américain Joe Sacco publie un fascicule où il dénonce la violence de la guerre entre Israël et le Hamas - et critique de manière virulente la politique de Joe Biden et de l'Occident à Gaza. Le dessinateur, qui a toujours refusé de réagir à chaud aux événements, le fait ici pour la première fois de sa carrière tout en offrant une mise en perspective historique des faits depuis le 7 octobre 2023.

Guerre à Gaza, Joe Sacco (scénario, dessin), Futuropolis, 32 pages, 6,90 euros.

• "Journal de 1985"

C'est l'un des paris les plus osés de la rentrée littéraire. Xavier Coste, qui a rencontré en 2021 un grand succès critique et public avec son adaptation en BD de 1984, propose une suite du classique de George Orwell. Racontée sous la forme d'un journal intime, l'histoire suit Lloyd, membre d'une organisation secrète de résistance dont l'existence va être mise à mal par son frère, haut gradé du nouveau régime. Xavier Coste adapte également sa BD en film d'animation pour 2027.

Journal de 1985, Xavier Coste (scénario, dessin, couleurs), Philip Börgn (scénario), Sarbacane, 272 pages, 29 euros.

• "Léonard"

Un an après la mort de son co-créateur Bob de Groot, Léonard est de retour dans les librairies avec un 55ème tome. Toujours dessiné par Turk, et écrit par Zidrou, ce nouvel album met en scène la révolte de l'entourage de Léonard de Vinci. Après 50 ans d'expériences et d'expérimentations farfelues, son disciple Basile et sa gouvernante Mathurine contestent son autorité...

Léonard, tome 55, Génie Circus, Zidrou (scénario), Turk (dessin), Kaël (couleurs), Le Lombard, 48 pages, 12,50 euros. Sortie le 20 septembre.

• "Impénétrable"

L'autrice belge Alix Garin frappe fort avec Impénétrable, un album où elle révèle souffrir de vaginisme, un trouble de la pénétration caractérisé par une contraction involontaire des muscles du périné. Dans ce récit intime, qu'elle présente aussi comme une autopsie du couple moderne et une histoire d'amour, la dessinatrice raconte la manière dont elle s'est guérie de ses traumatismes pour retrouver du plaisir. Un récit universel qui invite les lecteurs et les lectrices à aborder dans leur couple ces questions taboues.

Impénétrable, Alix Garin (scénario, dessin, couleurs), Le Lombard, 304 pages, 29,90 euros.

• "Tulipe"

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Sophie Guerrive, autrice à l’univers décalé et mélancolique, décline les aventures de son personnage fétiche Tulipe, un ours dépressif et philosophe, et de ses amis Crocus le serpent et Violette l’oiselle, sous toutes les formes. Pour les adultes, la dessinatrice sort Les Amours de Tulipe, un conte philosophique sur l'amour. Pour les enfants, elle a imaginé La Montagne qui pleure, récit d'aventure où Tulipe et ses amis doivent résoudre le mystère d'une rivière à sec. Et pour les plus jeunes, elle a enfin conçu quatre livres dont un au titre évocateur: Crocus et le caca.

Les Amours de Tulipe, 2024, 96 pages, 16 euros.

Le Club des amis, tome 4, La Montagne qui pleure, 4048, 56 pages, 16 euros.

• "Jaadugar, la Légende de Fatima"

Imaginé par la mangaka Tomato Soup, Jaadugar est le récit de l'émancipation d'une jeune esclave capturée par les troupes de l'Empire mongol au XIIIe siècle de notre ère. Malgré un graphisme tout en rondeur, à mi-chemin entre les Osamu Tezuka (Astro Boy) et Marjane Satrapi (Persépolis), Jaadugar met en scène des situations souvent dramatiques et dures. Un décalage qui renforce l'émotion de ce récit inspiré de faits réels.

Jaadugar, la légende de Fatima, Tomato Soup (scénario, dessin), Mathilde Vaillant (traduction), Glénat, 192 pages, 10,95 euros. 1 tome (en cours). Sortie le 18 septembre.

• "Antipodes"

Fauve d'or en 2017 au Festival d'Angoulême, Eric Lambé est une des figures les plus importantes de la BD indépendante. Plusieurs de ses planches figurent dans l'exposition BD du Centre Pompidou à Paris et le musée en a même acheté certaines. Antipodes, sa nouvelle BD, est une porte d'entrée idéale pour se familiariser avec son trait délicat. Avec la complicité de David B, il propose un conte philosophique sur une tribu cannibale que les Français ont tenté de coloniser au Brésil au XVIe siècle.

Antipodes, Eric Lambé (dessin) et David B. (scénario), Casterman, 112 pages, 22 euros.

• "Happy endings"

Après le succès de Voleuse, Lucie Bryon propose Happy endings, recueil de trois histoires romantiques. Une étudiante en Art demande à un homme de poser nu un soir du Nouvel An. Des agents du futur envoyés pour réparer un paradoxe temporel dans une ville balnéaire décident de s'y installer. Un jardinier de cimetière tombe amoureux d'un pleureur de tombes professionnel. L'album idéal pour prolonger l'été.

Happy endings, Lucie Bryon (scénario et dessin), Sarbacane, 168 pages, 24 euros.

• "Eclore"

Aude Mermilliod, qui a marqué les esprits avec plusieurs récits intimes comme Il fallait que je vous dise, où elle raconte son avortement et dénonce la manière dont la société culpabilise les femmes qui ont recours à l'IVG, revient avec Eclore. Un album autobiographique où elle se confie sur les agressions sexuelles qu'elle a subies au début de l'âge adulte. Et où elle raconte la manière dont elle s'est réapproprié son corps et son désir au fil de ses différentes relations amoureuses. Un témoignage fort.

Eclore, Aude Mermilliod (dessin, scénario, couleurs), Casterman, 264 pages, 27 euros.

• "L'Arnarque des nouveaux père"

Alors que la bande dessinée met en scène de nouveaux modèles de masculinité, avec des héros de moins en moins testostéronnés, les journalistes Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain publient L'Arnaque des nouveaux pères. Une enquête sur la manière dont les pères continuent de maisser l'essentiel des tâches ménagères aux mères. Et ce malgré la nouvelle vague féministe des années 2000, qui a pourtant remis en cause ce modèle familial inégalitaire.

L'Arnarque des nouveaux père, Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain (scénario), Antoine Grimée (dessin), Glénat, 144 pages, 20,50 euros.

• "Pico Bogue"

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Cousin français de Malfada, Pico Bogue approche le million d'exemplaires vendus. Le petit héros revient avec un 16e album haut en couleur. Dominique Roques et Alexis Dormal piochent une nouvelle fois dans leurs souvenirs et dans leur observation du quotidien pour proposer de nouvelles réflexions drôles sur le monde d'aujourd'hui. Le duo sort aussi un nouveau tome d'Ana Ana, série dérivée de Pico Bogue.

Pico Bogue, tome 16, Haïku, Dominique Roques (scénario) et Alexis Dormal (dessin), Dargaud, 48 pages, 15 euros.

• "Moi, Fadi, le frère volé"

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Riad Sattouf publie une nouvelle BD dérivée de L'Arabe du futur. Intitulé Moi, Fadi, le frère volé, cet album raconte la jeunesse du frère de l'auteur entre 1986 et 1994. Riad Sattouf avait révélé que leur père, aujourd'hui disparu, avait quitté son épouse française sans prévenir pour s'installer définitivement dans son pays, la Syrie, en enlevant leur troisième fils. Les deux frères s'étaient retrouvés mais Fadi avait oublié la langue de sa mère et ses souvenirs de la France. Dans Moi, Fadi, il lève un coin du voile sur son enfance. Le dessinateur promet des révélations.

Moi, Fadi, le frère volé, Riad Sattouf, Les Livres du futur, 144 pages, 23 euros. Sortie le 8 octobre.

Article original publié sur BFMTV.com