Les Suisses accros à l’essence tricolore

La ristourne consentie par l’État français sur le prix du carburant à la pompe séduit les automobilistes suisses.  - Credit:Jean-Marc Barrère/Sastre-Hans Lucas via AFP
La ristourne consentie par l’État français sur le prix du carburant à la pompe séduit les automobilistes suisses. - Credit:Jean-Marc Barrère/Sastre-Hans Lucas via AFP

Pendant des décennies, les automobilistes français sont venus s'approvisionner dans la Confédération, où le carburant était nettement moins taxé. Le mouvement s'est brutalement inversé avec la ristourne de 18 centimes (et bientôt 30 centimes) consentie par l'État français. « Le gasoil est aujourd'hui à 1,78 euro à Ferney-Voltaire. À Genève, je l'aurais payé 2,33 francs. Ajoutez à cela que le franc suisse n'a jamais été aussi haut par rapport à l'euro. Un franc suisse vaut 1,04 euro ! » souligne l'employé de l'aéroport de Genève-Cointrin. Il profite du passage de la frontière pour remplir un bidon d'essence. Est-ce autorisé ? L'automobiliste genevois ne s'est même pas posé la question.

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Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, a bien essayé de lancer la polémique, il y a quelques jours, en déclarant qu'« il ne faut pas qu'on aide les riches, nos amis suisses ou les touristes étrangers, il faut qu'on aide les Français qui bossent ». II a même insisté sur les antennes de la Radio-télévision suisse (RTS) : « Cela coûte extrêmement cher aux finances publiques françaises. »

Un manque à gagner qu'il estime à 4,5 milliards d'euros. Pour l'éditorialiste de La Tribune de Genève, le sénateur français tente de mettre le feu pour pas grand-chose. D'autant que son calcul est erroné : quand un Suisse achète un litre d'essence en France, « il verse un peu plus de la moitié du prix dans les caisses de [...] Lire la suite