Suisse : la solidarité aux sommets

Face à la pénurie de bras dans les Alpes suisses, l’entraide agricole est plus qu’une nécessité, une tradition qui concerne tout le monde. Curieux, courageux et pas paresseux, des bénévoles viennent chaque été prêter main-forte aux paysans de montagne. Travaux dans les champs, entretien des pâturages, traite des vaches ou fabrication du fromage, les tâches ne manquent pas dans les alpages. Retour sur une saison intense.

L’orage de la nuit a chassé les nuages qui coiffaient depuis deux jours les dents du Midi (3 257 mètres d’altitude). Elles se dessinent désormais dans l’horizon bleu orangé : l’aube se lève timidement sur les montagnes du Chablais valaisan. Il est à peine 6 heures du matin, et Benjamin Dubosson, 29 ans, est déjà dans son alpage. Bottes aux pieds et bâton de marche en main, le jeune éleveur escorte ses 40 vaches laitières jusqu’à la ferme. Son troupeau a passé la nuit dehors. « Regardez-les ! Dès qu’elles me voient, elles savent qu’elles doivent rentrer. Je n’ai presque plus rien à faire », dit-il en souriant, tandis que son chien, Orka, slalome entre les genêts pour rassembler le bétail.Commence alors un concert de cloches qui résonnent partout sur les hauts pâturages. « Nos vaches passent toute la saison estivale à l’alpage, de juin à septembre, précise l’éleveur. En montagne, le rituel est ainsi : les journées commencent tôt et finissent tard. De la première traite jusqu’à la fabrication du fromage, on ne chôme pas. »

A 16h30, traite des vaches à l'étable. Elles passeront la nuit en alpage, avant de revenir au petit matin.
A 16h30, traite des vaches à l'étable. Elles passeront la nuit en alpage, avant de revenir au petit matin.

A 16h30, traite des vaches à l'étable. Elles passeront la nuit en alpage, avant de revenir au petit matin. © Stéphane Dubromel

Chaque année, Benjamin produit près de 600 meules de raclette AOP, et aussi 300 000 yaourts, vendus dans les coopératives et les hypermarchés de la région. Ce(...)


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