Suisse: un canton interdit la "capsule à suicide" sur son territoire

La "capsule à suicide" ne pourra finalement pas être utilisée dans le canton suisse du Valais. Les autorités locales ont décidé d'interdire ce dispositif permettant de mettre fin à ses jours, a fait savoir lundi le médecin cantonal adjoint dans un entretien à la RTS.

Cette décision est une "mesure provisionnelle préventive dans un but de santé publique", a expliqué Cédric Dessimoz, ajoutant que les autorités attendent d'avoir "des renseignements et des informations plus conséquentes sur le dispositif et son utilisation".

Un suicide par asphyxie

Invention de Philip Nithschke, un Australien de 76 ans à la tête du groupe pro-euthanasie Exit International, cette capsule baptisée "Sarco" (contraction de "sarcophage") est censée, d'après ses promoteurs, aider les personnes à mourir sans aucune douleur.

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Pouvant accueillir une personne allongée et équipée d'une vitre, le "Sarco" libère par le simple appui d'un bouton de l'azote, un gaz provoquant la perte de conscience puis la mort par asphyxie. Un modèle duo, conçu pour les couples qui veulent mourir ensemble, est en cours de production, précise la RTS.

The Last Resort, l'association promouvant la capsule, estime même qu'elle pourrait à terme être fabriquée en recourant à une imprimante 3D et elle a pour projet de partager les plans gratuitement.

Une précédente tentative en 2022

Vendredi, la Neue Zürcher Zeitung avait annoncé que The Last Resort avait l'intention d'utiliser le "Sarco" cette semaine pour la première fois dans le monde dans le canton du Valais. L'association a toutefois assuré qu'il n'en avait jamais été question, précise la RTS.

"Actuellement, avec les informations que nous avons eues, (...) nous ne savons pas comment cette organisation procéderait pour un éventuel suicide assisté en Suisse ou en Valais", a déclaré Cédric Dessimoz.

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"Il y a tout un dispositif et des bases légales solides en Suisse pour effectuer une procédure de suicide assisté", a résumé Cédric Dessimoz. Le médecin cantonal adjoint a ainsi rappelé que l'euthanasie est autorisée en Suisse à condition qu'elle respecte certaines conditions, comme la présence "d'un médecin qui intervient dans le processus, notamment pour évaluer la capacité de discernement" de la personne souhaitant mettre fin à ses jours.

Ce n'est pas la première fois que l'arrivée possible du "Sarco" provoque une vive controverse chez nos voisins helvétiques, souligne Le Temps. En 2022, une précédente tentative et la polémique qu'elle avait suscitée avaient fini par convaincre l'organisation suisse alors partenaire de Philip Nitschke de renoncer à utiliser la capsule.

Article original publié sur BFMTV.com