La Suisse épargnée par la “grande démission” ?

Tandis que la France est touchée de plein fouet par la “grande démission”, avec près de 520 000 démissions par trimestre fin 2021 et début 2022, dont 470 000 démissions d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI), les salariés suisses n’ont pas suivi l’exemple de leurs homologues français, rapporte le quotidien Le Temps.

Pour expliquer ce phénomène, le journal helvétique commence par préciser que le pays ne dispose pas de statistiques équivalentes à celles de la France. Cependant l’Office fédéral de la statistique (OFS) enquête chaque année sur les raisons qui poussent les Suisses à quitter leur poste. Et le motif de départ intitulé “Conditions de travail pas satisfaisantes” est en baisse pour la troisième année consécutive (moins 1,6 % des salariés en 2021). “On ne peut effectivement pas parler de “grande démission” pour la Suisse, dont le marché du travail se montre particulièrement robuste”, commente l’OFS.

Rafael Lalive, professeur d’économie à l’université de Lausanne et spécialiste du marché du travail, propose une autre clé d’analyse. Les conditions de travail seraient meilleures en Suisse, notamment grâce aux réductions de l’horaire de travail (RHT), un système qui permet au salarié de toucher des indemnités en cas de suspension partielle ou totale de l’activité de l’entreprise.

Les Suisses plus prudents ?

D’autres pointent une mentalité propre aux Suisses. “Les Suisses sont un peu plus conservateurs, ils ont tendance à ne pas démissionner s’ils n’ont pas déjà l’assurance d’un autre emploi”, avance Jan Jacob, directeur du ManpowerGroup Suisse, agence spécialiste des services en ressources humaines.

“Je ne pense pas qu’il y ait moins de souffrance au travail en Suisse qu’ailleurs, mais nous sommes peut-être un peu plus prudents. Dans certains domaines, beaucoup hésitent à partir à cause de leurs conditions de travail, mais ils ne le font pas quand la situation est trop incertaine”, tempère de son côté la psychologue spécialiste du burn-out Catherine Vasey, interrogée par Le Temps.

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