Suicide d'un conducteur de TGV: le ministre des Transports répond aux critiques et souligne "un drame humain"

Accusé par des syndicats et des députés de la France insoumise (LFI) de ne pas voir eu un mot de soutien pour le conducteur de TGV qui s'est suicidé ce mardi 24 décembre et sa famille, Philippe Tabarot répond.

À peine nommé et déjà objet de critiques pour sa réaction après le suicide d'un conducteur de TGV ce mardi 24 décembre, Philippe Tabarot, le nouveau ministre des Transports, se défend. Pointé du doigt par le syndicat SUD-Rail et des élus insoumis, qui l'accusent de ne pas avoir eu un mot pour la victime et sa famille, il déclare ce jeudi 26 décembre sur RTL:

"J'ai été le premier à dire que c'était avant tout un drame humain, là où un certain nombre de vos confrères m’ont questionné sur la situation des 10.000 usagers qui sont restés en rade ce soir-là et qui n'ont pas pu passer les fêtes en famille."

"Certains réagissent par des propos qui ne sont pas justes par rapport à l'empathie que nous avons pu avoir avec la direction de la SNCF et un certain nombre de syndicats avec lesquels j'ai pu échanger", ajoute-t-il.

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Bruno, 52 ans, s'est suicidé en sautant de son train en marche à hauteur de la commune de Moisenay, dans le sud de la Seine-et-Marne ce mardi 24 décembre. Membre de la SNCF depuis 1997, il faisait également partie de la CGT-Cheminots et avait combattu récemment la réforme des retraites, comme on peut le lire dans des articles du Parisien et du Progrès.

Cet événement tragique a entraîné d'importantes perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est et a affecté des milliers d'usagers.

Philippe Tabarot a été critiqué après une interview à CNews ce mardi, où il affirme notamment que cette affaire aurait "pu être plus grave si (le conducteur) avait souhaité faire dérailler son train".

Celui qui était jusqu'ici sénateur LR souligne ainsi que le TGV a pu ensuite "circuler sur quelques centaines de mètres" grâce à une "veille automatique avec contrôle du maintien d'appui" qui permet d'"arrêter le train", sans "mettre en difficulté les usagers".

"Un ministre des Transports face au suicide d'un cheminot à son poste de travail devrait: 1. Exprimer ses condoléances à ses proches, ses collègues et à toute la SNCF. 2. Se demander si ce geste a pu avoir une cause professionnelle, car mettre fin à ses jours sur son lieu de travail n’est pas anodin. Mais non, il se contente d’un 'ouf il n’a pas fait dérailler le train' au micro de Cnews ", a dénoncé la députée LFI Sarah Legrain sur X.

Propos similaires pour Jérôme Legavre. Ce suicide appelait "d'abord compassion et aussi soutien pour ses proches, pour ses collègues cheminot. Mais c'était trop demander au ministre des Transports. Cela ne l'effleure même pas...", tacle le député de LFI sur le même réseau social.

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Tandis que sa collègue Karen Erodi interpelle le membre du gouvernement: "Allô Philippe Tabarot, un humain est mort!?! Un humain, pas une machine."

Côté syndicats, SUD Rail a également ciblé les déclarations de Philippe Tabarot, estimant qu'il n'a eu "aucun message de soutien".

Article original publié sur BFMTV.com