Suicide du conducteur, reprise du trafic… Ce que l'on sait de la grosse perturbation ferroviaire à la veille de Noël
Un réveillon à oublier. Mardi 24 décembre aux alentours de 20h, le trafic ferroviaire sur l'axe qui relie Paris à Lyon a été longuement paralysé et plusieurs TGV sont restés à l'arrêt plusieurs heures après ce que la SNCF a annoncé comme étant un "accident de personne dans le sud de la Seine-et-Marne", à hauteur de la commune de Moisenay.
• Plusieurs heures de retard
Au total, une dizaine de TGV sont restés immobilisés, avec à leur bord 3.000 passagers. Au fil de la soirée, les trains ont dû être détournés par les lignes classiques dans les deux sens, ce qui a engendré des allongements de temps de parcours de l’ordre de 1h30 en moyenne.
Vers 1h du matin, les derniers passagers des trains les plus ralentis ont pu arriver à la gare de Lyon, soit avec six heures de retard.
La SNCF a fait appel aux taxis parisiens pour venir chercher les passagers à la sortie de la gare. La société compte dédommager à hauteur de 100% les usagers du train qui a subi l’accident, et de ceux qui ont eu plus de trois heures de retard.
La compagnie a également annoncé mercredi sur son site la "reprise progressive des circulations suite à un accident de personne au Sud de Paris". "Quelques retards sont encore à prévoir", a-t-elle toutefois prévenu.
• Un réveillon dans le train pour les usagers
À leur arrivée à Gare de Lyon, nombreux sont les passagers, déçus d'avoir passé le réveillon immobilisés, à faire part de leur colère quant au manque d'informations de la part de la SNCF.
"On est fatigués, on a un petit de 10 ans qui est exaspéré, qui espérait voir ses cousins pour le réveillon... C'est gâché", raconte une usagère du train Lyon-Paris, au micro de BFM Lyon.
"Il n'y a pas d'eau, c'est inadmissible. On m'a fait payer mon repas", dénonce pour sa part un voyageur. Certains usagers ont également évoqué des malaises de certains voyageurs.
Malgré la déception, certains essaient de garder le sourire. "On a un peu raté le réveillon, mais au moins, on s'en souviendra de celui-ci", assure un usager. "On va se rattraper demain. Il faut relativiser, il y a pire", dédramatise une autre passagère.
"Des mesures de dédommagement allant jusqu’à 100% du billet ont été accordées aux clients des trains les plus impactés. La circulation sera normale aujourd’hui sur la ligne LGV", a précisé l'exploitant.
• Le suicide confirmé
Comme l'a indiqué le parquet de Melun en charge du dossier mercredi matin, les premières constatations de l'enquête confiée à la Brigade de Recherche de la même ville "semblent conduire à penser à un acte de suicide du conducteur d'un train TGV."
Selon une source proche de l'enquête, le chauffeur d'un train a sauté en marche en début de soirée mardi. Son corps sans vie a été découvert un peu plus tard. C'est aux alentours de 20 heures que les gendarmes sont intervenus après la découverte du corps, toujours sur la commune de Moisenay.
Dans un communiqué, la SNCF a confirmé sur le conducteur a "mis fin à ses jours alors que le train était en était en train de rouler." "Toute la famille cheminote est en deuil et est très marquée en ce jour de Noël par ce terrible drame", est-il indiqué.
"Dès qu’il a abandonné son poste de conduite, les dispositifs d’arrêt automatique du train se sont activés et le train s’est arrêté automatiquement", informe encore le communiqué. Un fait confirmé par le ministre des Transports Philippe Tabarot qui, sur BFMTV, s'est félicité que "le système a bien fonctionné dans le sens où le train s'est arrêté et n'a pas mis en péril les usagers."
"Les équipes SNCF ont essayé de faire au mieux pour que les usagers arrivent, certes avec beaucoup de retard, au cours d’une nuit si particulière", termine-t-il.