Suez maintient son dividende, Chaussade président pour un an

par Geert De Clercq et Jean-Michel Belot

PARIS (Reuters) - Suez a annoncé une croissance à deux chiffres de ses principaux résultats en 2018 et s'est déclaré optimiste pour l'année en cours, tout en laissant son dividende inchangé contrairement à son rival Veolia.

Le numéro deux mondial du traitement de l'eau et des déchets verse depuis 2010 un dividende de 0,65 euro, qui ne sera toujours pas relevé au titre de 2018 et 2019 - ce qui ne constitue toutefois pas une surprise pour les investisseurs.

Veolia, qui a pour sa part relevé son dividende au cours de ces quatre dernières années, prévoit de l'augmenter de 10% à 92 cents au titre de 2018.

La veille, Suez a annoncé que Jean-Louis Chaussade, l'actuel directeur général, succéderait le 14 mai prochain à Gérard Mestrallet, atteint par la limite d'âge, à la présidence du conseil d'administration.

Son mandat est toutefois limité à un an, il arrivera en effet à échéance en même temps que son mandat actuel d'administrateur, lors de l'assemblée générale de mai 2020.

"J'occuperai ces fonctions jusqu'au terme de mon mandat d'administrateur et le conseil décidera de ce qu'il veut faire ensuite", a souligné Jean-Louis Chaussade lors d'une présentation aux analystes.

Selon la presse, Isabelle Kocher, la directrice générale d'Engie - principal actionnaire de Suez avec 32% - veut éviter le risque que Jean-Louis Chaussade n'exerce trop longtemps une forme de tutelle sur Bertrand Camus, qui sera nommé en mai prochain directeur général.

NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE DANS L'ANNÉE

Ce dernier a déclaré qu'il aurait comme priorités d'assurer au groupe une croissance rentable et de maintenir la discipline financière, précisant qu'il présenterait un nouveau plan stratégique dans le courant de l'année.

Suez a dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires de 17,3 milliards en hausse de 9,8%, bénéficiant notamment de la croissance de son activité nouvellement intégrée Water Technologies & Solutions (WT&S) spécialisée dans le traitement de l'eau industrielle.

Le groupe a dégagé un Ebitda de 2,77 milliards (+7,4%), un Ebit de 1,33 milliard (+10,2%), un résultat net part du groupe de 335 millions (+13,4%) avec un Free Cash Flow (FCF) supérieur à un milliard. Le consensus IBES/Refinitiv tablait sur un CA de 17,34 mds, un Ebitda de 2,7 mds et un Ebit de 1,29 md.

A 11h10, le titre progressait de 0,39% à 11,51 euros alors que l'indice SBF 120 cédait 0,38%.

"Suez a annoncé pour 2018 des chiffres globalement en ligne avec le consensus au niveau du chiffre d'affaires et de l'Ebit, potentiellement en raison de la baisse de la structure des coûts", observent dans une note les analystes de Jefferies, à conserver sur le titre avec un objectif de cours de 10,50 euros.

Pour 2019, Suez table sur une croissance organique du chiffre d’affaires de +2 à 3% et de l’Ebit de +4 à 5% ainsi que sur une croissance du FCF de +7 à 8%. Il entend ramener son endettement autour de 3 fois l'Ebitda cette année et de le faire encore baisser en 2020.

Le titre Suez est quasiment stable depuis le début de l'année, sous-performant nettement le SBF 120 (+10%) et Veolia (+10% également).

(Edité par Catherine Mallebay-Vacqueur)