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Dans le Sud-Est, le scandale des décharges illégales qui mettent en péril les vignobles

La combine était juteuse. Pendant plusieurs années, six entreprises du sud-est de la France se sont organisées en un réseau quasi mafieux. Leur manne? Les déchets du BTP. Elles remportaient des marchés publics de déblaiement de chantiers en les facturant en dessous des prix habituels. Au lieu de payer un centre de traitement légal, elles trouvaient un coin de nature reculé ou des propriétaires à la recherche de terre. Ces derniers voyaient alors arriver des dizaines de camions qui déversaient les rebuts sur leurs terrains. À raison de centaines de cargaisons par jour, le butin s'élèverait à plusieurs millions d'euros.

Lorsque les clients floués tentaient de se rebeller, des gros bras étaient dépêchés sur place pour faire passer aux plus hardis l'envie de se plaindre. Deux de ces hommes de main ont un CV criminel bien rempli : trafic de stups et meurtre. Galvanisés par un "sentiment d'impunité", d'après un enquêteur, ces malfrats recyclés dans le déchet seraient même allés jusqu'à bousculer un huissier. Pendant des années, selon le même gendarme, ce "conglomérat" d'entreprises du BTP a fait sa loi et répandu des centaines de milliers de mètres cubes de terre, de béton, de ferraille, de goudron. Polluant irrémédiablement des sols du Var et des Alpes-Maritimes.

Après un an d'investigation, le procureur de Draguignan (Var), Patrice Camberou, a mis un coup d'arrêt le 9 juin à "ce système inédit dans sa taille et son organisation". Baptisée Terres brûlées, l'opération a mobilisé 2...


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