Le «Sud global», un concept idéologique imparfait

AP - Ramon Espinosa

Cuba accueille à partir de ce vendredi un sommet extraordinaire du G77+Chine, où sont réunis une centaine de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ces pays sont rassemblés sous l’étiquette de « Sud global », une appellation floue dont la pertinence est parfois critiquée.

Cent trente-quatre pays répartis sur trois continents, et pourtant réunis à Cuba sous une seule et même dénomination : « Sud global ». Un concept qui rassemble aussi bien l’Argentine, le Bénin et le Sénégal que la Chine, le Brésil ou encore l’Inde. Leur point commun ? « Une dimension extra-occidentale », répond Delphine Allès, professeure de sciences politiques et vice-présidente de l’Inalco. « Il y a une forme de frustration vis-à-vis du fonctionnement des instances de gouvernance de l'ordre international. »

Du « tiers-monde » au « Sud global »

Avant que s’impose le terme de « Sud global », il y avait déjà celui de « tiers-monde ». Théorisé par le démographe et économiste Alfred Sauvy en 1952, le tiers-monde désignait ces pays dits « non-alignés », qui n’appartenaient ni au bloc de l’Ouest, ni à celui de l’Est. « Pour comprendre le monde, on a l'habitude de le catégoriser et de le sous-diviser en ensembles cohérents », explique Anne-Laure Amilhat Szary, professeure à l'Université Grenoble-Alpes et spécialiste de géographie politique. « Pendant longtemps, cette opération a été le monopole des pays les plus riches et les plus puissants, ce qui les a amenés à parler de tiers-monde pour désigner tous les pays les plus pauvres et les moins avancés. »


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