En Suède, des ours bruns seront tués lors de la chasse annuelle, les défenseurs des animaux s’insurgent
ANIMAUX - Ce sont en tout près de 500 ours bruns qui pourront être tués lors de la chasse annuelle en Suède qui débute ce mercredi 21 août et prendra fin le 15 octobre. Cela équivaut à environ 20 % de la population de l’espèce dans le pays, un chiffre qui alarme les organisations de défense de la cause animale.
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« Il s’agit d’une chasse aux trophées pure et simple », déplore ainsi Magnus Orrebrant, président de l’Association suédoise des carnivores, rapporte The Guardian. Actuellement au nombre de 2450, la population d’ours a déjà baissé de 40 % depuis 2008. Et cette nouvelle chasse annuelle poursuit un objectif encore plus important, le gouvernement suédois cherchant à réduire le nombre de spécimens à 1400. Il s’agirait d’un seuil nécessaire pour que l’espèce soit considérée comme viable, selon l’Agence suédoise pour la protection de l’environnement.
Or les défenseurs des animaux fustigent l’ampleur que prennent ces chasses, pointant du doigt les 486 licences vendues en 2024. En 2023, 648 ours avaient été tués lors de la chasse annuelle, à ajouter à 74 autres durant une « chasse de protection », précise Euronews.
Des efforts de préservation ruinés par la chasse
Un retour en arrière pour le pays nordique, qui avait chassé le prédateur presque jusqu’à son extinction dans les années 1920. Par la suite, des efforts de préservation de l’espèce ont permis de faire remonter la population à 3300 en 2008, son apogée.
« En Suède, la gestion de la faune consiste à tuer les animaux au lieu faire de notre mieux pour les préserve », regrette encore Magnus Orrebrant. Car les ours bruns ne sont pas les seuls animaux sauvages dans le viseur des chasseurs. Depuis novembre 2022, une loi conférant plus d’autonomie aux organisations de chasse locales sur la gestion des grands prédateurs a facilité l’abattage de certaines espèces, dont les loups et les lynx.
Tout cela alors que les ours bruns (comme nombre d’autres prédateurs d’ailleurs) font partie des espèces « strictement protégées » au sein de l’Union Européenne, ce qui fait dire aux défenseurs des animaux que les licences accordées par la Suède enfreignent les consignes communautaires.
Même certains chasseurs s’inquiètent
La réglementation européenne fait néanmoins une exception de lorsque la chasse et motivée par une volonté de protection de la faune et de la flore, ainsi que du public. Et c’est justement ce que prônent les partisans de la chasse annuelle suédoise, même si celle-ci n’est pas une chasse à visée protective. « Il s’agit d’établir un équilibre entre l’homme et les grands prédateurs », justifie Magnus Rydholm, directeur de communication de l’Association Suédoise pour la chasse et la gestion de la faune sauvage.
Mais pour Staffan Widstrand, photographe animalier et défenseur des animaux, cette chasse annuelle est surtout une manière pour les chasseurs de protéger leurs propres proies de prédilection comme les élans ou les wapitis, eux aussi prisés des ours bruns.
Ce n’est cependant pas la position de tous les chasseurs, dont certains s’inquiètent également de voir « trop d’ours bruns être tués », comme l’avoue au Guardian Anders Nilsson, un chasseur suédois. Car malgré leur statut de grand prédateur, les ours bruns n’en sont pas moins menacés. « Les ours mettent 3 à 4 ans pour devenir adultes, ils n’ont que quelques petits à la fois et seulement tous les 2 à 3 ans », explique à Euronews Jonas Kindberg, chercheur et défenseur des ours scandinaves.
L’association de défense animale Sweden’s Big Five a par ailleurs prévu de déposer plainte au nom de l’ours brun, afin de préserver une espèce qu’ils considèrent comme essentielle à l’écosystème du pays.
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