En Suède, les grands-parents peuvent désormais bénéficier d'un congé parental

Une avancée notable dans la prise en charge des enfants malades. En Suède, les grands-parents suédois peuvent désormais être rémunérés pour s’occuper de leurs petits-enfants. La réforme du congé parental du gouvernement suédois mise en œuvre le 1er juillet permet en effet le transfert de jours de congé parental payés à des parents ou amis.

L’agence suédoise d’assurance sociale, Försäkringskassan, affirme que le nouveau régime devrait offrir plus de flexibilité aux familles. Les nouvelles règles suédoises en matière de congé parental permettent aux parents de transférer jusqu'à 45 jours de leur congé payé à une personne qui n'est pas le tuteur légal de l'enfant, à condition que cette personne soit assurée pour l'allocation parentale, ce qui est le cas de la plupart des Suédois.

Pour les parents isolés, jusqu'à 90 jours peuvent être transférés par enfant sur un total de 480 jours de congé payé. "L'objectif de la nouvelle loi est d'offrir plus de flexibilité et de plus grandes opportunités aux parents et de faciliter la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle", explique à euronew Stefan Forsberg, directeur des opérations de l'assurance parentale chez Försäkringskassan. "En outre, la nouvelle réforme donne de plus grandes opportunités, par exemple, aux tuteurs célibataires et rend également le congé parental accessible à une plus grande diversité de types de famille, ce qui est susceptible de promouvoir l'égalité des sexes".

La nouvelle règle permet même aux retraités de prendre un congé parental, par exemple, auquel cas l’indemnisation est basée sur la pension de la personne. Le bénéficiaire de l'allocation parentale ne peut pas chercher de travail ou d'études pendant la période où il perçoit l'allocation parentale.

Maria Karlsson, qui vit à Stockholm avec son fils Liam, âgé de 3 ans, se dit heureuse de bénéficier de ces nouveaux avantages.

Maria est une mère célibataire qui travaille et qui reçoit souvent de l'aide de ses parents. "Ma mère m'aide et me soutient depuis qu'il [Liam] est né. Elle a été très utile. Et même maintenant, elle m'aide deux jours par semaine et vient le chercher à la maternelle, ce qui me permet de travailler un peu plus puisque je travaille à temps partiel juste pour faire tourner l'économie et ainsi de suite", nous a expliqué Maria.

"C'est bien maintenant, avec ce [nouveau programme], de pouvoir transférer les jours parentaux afin qu'elle continue à recevoir une sorte de compensation", a-t-elle ajouté. La mère de Maria, Zhor Karlsson, travaillait pour l’Agence suédoise de sécurité sociale et est aujourd’hui à la retraite. Elle pense que le nouveau programme est "quelque chose de bon pour tout le monde".

"Par exemple, j'aide deux fois par semaine. C'est presque comme une routine. Mais si je dois m'occuper de lui pendant une semaine entière s'il tombe malade, c'est bien que vous receviez cette allocation parentale", insiste la grand-mère de Liam.

Une fois les jours transférés, les allocataires qui s'occupent de l'enfant peuvent demander à percevoir l'allocation parentale.

Maria a ainsi transférée une dizaine de jours à sa mère via le site Internet de l'agence d'assurance sociale pour tester le nouveau programme en août. "La prochaine fois qu'ils seront utilisés, si maman veut être à la maison avec Liam un jour ou s'il tombe malade, elle me soulagera en restant à la maison avec lui pour que je puisse faire le reste", a déclaré Maria.

"Cela peut être vraiment agréable de ne pas avoir à m'absenter souvent du travail surtout s’il doit rester à la maison alors qu’il y a quelque chose de vraiment important au travail qui nécessite que je sois là".

Lorsque la proposition a été présentée en septembre 2023, plusieurs organisations syndicales du pays ont critiqué le fait que cette politique pourrait favoriser un "système de nounous", sous-traitant de fait la garde des enfants à des proches ou à des soignants professionnels. Mais la ministre suédoise des Personnes âgées et de la Sécurité sociale, Anna Tenje, a répondu que le risque était infime mais d'annoncer que des contrôles stricts seraient diligentés.

Fin août, quelque 1 456 personnes ont transféré leurs jours à quelqu'un qui n'était pas le tuteur légal de leur enfant, indiqué à euronews l'Agence suédoise d'assurance sociale.