Stéphane Hessel : son dernier débat, avec Daniel Cohn-Bendit

Stéphane Hessel - Daniel Cohn-Bendit

Dans son essai , "Pour supprimer les partis politiques !?", Cohn-Bendit remet en cause l'utilité des partis politiques. Et vous, Stéphane Hessel, vous avez montré que les mouvements des "indignés" contestent les formations traditionnelles. Pour faire de la politique, faut-il se débarrasser des partis ?

- Stéphane Hessel (*) : La question est de savoir sur quelles forces s'appuyer pour sortir de ce manque d'appétit politique dont souffrent nos sociétés contemporaines. Il n'y a rien de plus triste que d'entendre les gens répéter : "Je ne crois plus à la politique." Sans la politique, il ne peut y avoir de progrès de l'humanité.

- Daniel Cohn-Bendit (*) : Le problème que je pose à partir de mon expérience à Europe Ecologie est de savoir si l'intervention la plus efficace dans la vie publique part d'un parti. La réponse est non. Un parti, c'est un système refermé sur lui-même, hermétique à ce qui se passe dans la société. Quand on voit le duel Copé-Fillon à l'UMP, ou le choc titanesque Aubry-Royal au PS, on se dit qu'il faut être totalement " hors sol " pour offrir un tel spectacle. Dans leur quête d'un pape ou d'une papesse, les partis finissent par oublier leur raison d'être.

Daniel Cohn-Bendit écrit qu'un parti c'est un "blindage", une armure où il n'y a plus de débats. Est-ce qu'au fond un parti n'interdit pas l'indignation ?

- S. H. : Ce réflexe d'indignation que j'ai prôné dans mon livre ne peut pas se borner à soutenir un parti politique. Il faut explorer d'autres champs. Les partis se préoccupent trop de ce qui se passe dans leur propre pays, dans un cadre étroitement national. Sans aucune vision du monde.

- D. C.-B. : Je ne dirais pas que les partis empêchent l'indignation mais qu'ils (...)

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