Le stress donne-t-il des cheveux blancs ?

Ça commence devant le miroir. Il y en a d’abord un. Puis deux. Puis cent. Et un jour, on ne peut plus les compter.

À mesure que le temps passe, les cheveux blancs tapissent les chevelures. Parfois, ce sont même des mèches entières qui blanchissent d’un coup.

Mais le stress aurait-il une part de responsabilité dans cette dépigmentation non sollicitée ? D’après le quotidien américain The New York Times, “peut-être”.

D’après Ya-Chieh Hsu, professeur spécialisé dans les cellules souches et la biologie régénérative à Harvard, le blanchissement des cheveux chez les humains serait en partie lié à l’hormone générée par le stress, rapporte le “New York Times”.. Photo ERIC AUDRAS/Photononstop/AFP
D’après Ya-Chieh Hsu, professeur spécialisé dans les cellules souches et la biologie régénérative à Harvard, le blanchissement des cheveux chez les humains serait en partie lié à l’hormone générée par le stress, rapporte le “New York Times”.. Photo ERIC AUDRAS/Photononstop/AFP

Qu’il soit “psychologique, aigu ou chronique”, le stress pourrait accélérer le blanchissement des cheveux, rapporte le quotidien américain.

“Le stress
peut avoir
un effet sur
le système nerveux
sympathique
et sur les
mitochondries
des cellules,
provoquant
le grisonnement
par différents
mécanismes.”

Victoria Barbosa, directrice du programme
de lutte contre la chute des cheveux
à l’université de Chicago, à “Vogue

Dans le cadre d’une étude publiée en 2020, des chercheurs ont donc stressé artificiellement des souris, notamment en leur injectant une substance chimique semblable à du piment.

Or les nerfs impliqués dans la réaction provoquée par cette expérience peuvent causer des dommages permanents aux cellules responsables de la production des pigments responsables de la couleur du pelage chez la souris.

“Cela a provoqué
chez [les souris]
la libération de
noradrénaline,
l’hormone du stress.
Il en résulte
un appauvrissement
des follicules pileux
des cellules souches
impliquées dans
la pigmentation
du pelage
de la souris,
dont les poils sont
devenus gris.”

Le quotidien américain “The New York Times”

Cependant, les chercheurs s’accordent sur le manque de littérature scientifique à ce sujet.

Le problème, c’est que les études en question ne sont pas aisées à réaliser, a fortiori chez les humains.

Pourquoi ? Disons qu’éthiquement il n’est pas envisageable de stresser artificiellement des individus pour vérifier si leurs cheveux blanchissent ou non.

“Dans une étude publiée en 2016, des chercheurs ont interrogé plus de 1 100 jeunes adultes turcs et ont constaté que les 315 d’entre eux ayant déclaré avoir des cheveux prématurément gris avaient un niveau de stress plus élevé que les autres”, relève le “New York Times”.. PHOTO NICOLAS BOYER/Hans Lucas/AFP
“Dans une étude publiée en 2016, des chercheurs ont interrogé plus de 1 100 jeunes adultes turcs et ont constaté que les 315 d’entre eux ayant déclaré avoir des cheveux prématurément gris avaient un niveau de stress plus élevé que les autres”, relève le “New York Times”.. PHOTO NICOLAS BOYER/Hans Lucas/AFP

Pour autant, une étude publiée en 2021 a bel et bien été réalisée sur des êtres humains. Des chercheurs ont arraché à 14 volontaires plusieurs mèches de cheveux, dont certaines étaient totalement blanches, d’autres partiellement grises et d’autres encore pigmentées.

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