Stratégies

La déroute socialiste aux municipales a attisé les ambitions. Toujours plus virulent Jean-Luc Mélenchon s’est ainsi mis à rêver tout haut d’une autre majorité, avec des écologistes pressés de quitter le gouvernement dès la nomination de Manuel Valls. Sauf que Cécile Duflot a aussitôt repoussé la main tendue de Mélenchon, affirmant sans rire dans Libération qu’elle ne croyait pas à la guerre des gauches. La réalité est cruelle : du Front de gauche ou du NPA d’Olivier Besancenot, à l’aile gauche du Parti socialiste en passant par les écologistes, il ne s’agit pour l’instant que d’une opposition hétéroclite, animée par des stratégies divergentes et souvent personnelles, sans plateforme idéologique commune. Les alternatives économiques à la politique choisie par François Hollande existent pourtant. Politiques de relance du pouvoir d’achat et de remises en cause des dogmes budgétaires européens, refusant toute austérité en assumant de laisser croître les déficits publics. Et si elles demeurent mal représentées politiquement ces analyses, souvent jugées utopistes, progressent dans une opinion qui ne reçoit aucun fruit des politiques de rigueur successives. François Hollande, après avoir tiré le meilleur profit de cette contestation lors de la campagne présidentielle - en martelant notamment que son principal ennemi était la finance - et en attendant les résultats de son pacte de responsabilité, sait le risque politique qu’il court en tourant le dos à une partie de ce peuple de gauche.

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Les écologistes et le Front de gauche se tournent autour
«On a essayé de conserver un cadre unitaire»
Des chemins de traverse contre l’austérité
«La vraie gauche est dans la rue»
Le Front de gauche entame sa marche européenne