Stratégie française de l’hydrogène, revoir la copie et réorienter les investissements

Inauguration du nouveau site de l'entreprise Symbio, champion europeen des piles a hydrogene à Saint-Fons (illustration).  - Credit:ROMAIN DOUCELIN/SIPA / SIPA / ROMAIN DOUCELIN/SIPA
Inauguration du nouveau site de l'entreprise Symbio, champion europeen des piles a hydrogene à Saint-Fons (illustration). - Credit:ROMAIN DOUCELIN/SIPA / SIPA / ROMAIN DOUCELIN/SIPA

Depuis 2018, les stratégies hydrogène se succèdent. La dernière en date a fait l'objet d'une consultation publique qui s'est achevée en janvier 2024, son adoption formelle se faisant attendre. Comme les précédentes, elle prévoit la construction de 6,5 GW d'électrolyseurs en 2030 et 10 GW en 2035. Neuf milliards d'euros seraient engagés d'ici à 2030, hors aides européennes, pour de nouvelles infrastructures industrielles. D'ores et déjà, quatre technologies d'électrolyseurs font l'objet de soutiens publics. Des projets de gigafactories sont annoncés par des petites entreprises innovantes ; des sites de production d'hydrogène sont développés par de grands acteurs industriels.

Il faut profiter de la pause dans l'actualisation de la stratégie hydrogène pour remédier à ses nombreuses faiblesses.

Modifier les règles européennes sur l'hydrogène décarboné

Au premier chef, les efforts pour faire modifier les règles européennes sur la production d'hydrogène décarboné en incluant le nucléaire doivent être amplifiés. L'Acte délégué de la Commission exige que les électrolyseurs n'utilisent que de l'électricité renouvelable. Or le verrou placé par la Commission handicape la compétitivité de l'hydrogène produit en Europe et encourage son importation : l'Europe prévoit d'importer plus de 50 % de ses besoins (l'Allemagne, 70 %).

Seconde faiblesse : la production d'hydrogène des électrolyseurs projetés est sous-estimée. Le facteur de charge retenu est très bas, alors que le rec [...] Lire la suite