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Strasbourg veut limiter les pouvoirs des moteurs de recherche

STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen s’est alarmé jeudi des risques d’une trop grande concentration du marché numérique et a invité la Commission européenne à envisager d’imposer une séparation entre les moteurs de recherche et d’autres "services commerciaux".

La résolution, qui a été adoptée par 384 voix contre 174 et 56 abstentions, ne mentionne aucun moteur de recherche spécifique, même si Google est de loin le premier services de recherche sur internet dans l'Union européenne avec une part de marché estimée à 90%.

Ce texte non législatif n'est pas contraignant mais la Commission devra en tenir compte dans ses futures propositions législatives en vue d’unifier le marché européen du numérique.

Le Parlement demande à Bruxelles de "faire appliquer correctement les règles de la concurrence de l’Union afin de prévenir une concentration excessive du marché et l’abus de position dominante".

Il s’inquiète du "potentiel de transformation des moteurs de recherche en filtres et leur possibilité de commercialiser des informations obtenues en vue d’une exploitation secondaire". Il demande à la Commission "d’envisager de présenter des propositions visant à séparer les moteurs de recherche des autres services commerciaux".

Certains responsables européens reprochent à Google de promouvoir ses propres services aux dépens de ceux de ses rivaux en profitant de sa position dominante dans le domaine de la recherche sur internet.

En novembre, la nouvelle commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a annoncé qu'elle prendrait encore du temps pour décider de la prochaine étape de l'enquête qui dure depuis quatre ans sur le leader mondial de la recherche sur internet.

Son prédécesseur, Joaquin Almunia, avait refusé une proposition d'accord à l'amiable avec la société.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)