Strasbourg : itinéraire meurtrier en plein centre-ville

Dans le centre de Strasbourg, mardi soir.

Il est 19 h 50, mardi. Sur le marché de Noël de la capitale alsacienne, des détonations retentissent, des corps s’effondrent. Au moins trois personnes succombent. Débute la traque du suspect, Chérif Chekatt, toujours en fuite mercredi soir.

Des coups de feu, une ville hagarde et le silence. Ce mardi soir, un homme a semé la terreur sur le marché de Noël de Strasbourg avant de prendre la fuite, laissant dans son sillage trois morts et au moins douze blessés, dont deux en état d’urgence absolue. Tandis que toutes les polices de France sont toujours sur ses traces, la ville panse ses plaies. Libération revient sur le déroulé de cette soirée et reconstitue le périple du suspect, Chérif Chekatt, qui, selon le procureur de la République, a crié «Allah akbar» à plusieurs reprises au cours de sa tuerie. Tout a commencé autour de 19 h 45 au pont du Corbeau, l’entrée principale du marché de Noël, située au sud du cœur historique de la ville, quand le présumé terroriste entre dans le périmètre du marché (lire page 5).

19h35 : rue des Orfèvres

Quand le médecin Philippe Valli termine sa journée de travail et quitte son cabinet, il est 19 h 35. Il doit aller chercher ses deux filles qui l’attendent chez des amis. Il passe alors par la rue des Orfèvres, calme. Puis revient sur place, vingt minutes plus tard, pour récupérer sa voiture : «J’entends alors des détonations, je crois à des pétards, des jeunes qui font les cons.» Il continue sa route, voit des gens commencer à courir. Puis il «comprend» quand il arrive à proximité de la rue des Grandes Arcades : «Au niveau du magasin Adidas, une dame hurle "C’est pas possible, c’est pas possible !" Un corps gît au sol, puis j’en aperçois un deuxième rue des Grandes Arcades.»

Le médecin repasse alors par la rue des Orfèvres où, désormais, «trois corps sont à terre» : «Je fais un point de compression à un jeune homme qui a une importante plaie abdominale à l’arme blanche. Les deux autres ont été touchés gravement par balle, des (...)

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République
Chérif Chekatt un suspect fiché S au lourd passé judiciaire