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Strasbourg : «Nous aurions voulu être ailleurs ce matin»

Dimanche, des Strasbourgeois se sont rassemblés dans le centre historique de la ville, en hommage aux victimes de l’attentat de mardi. Avant de retourner, difficilement, à un quotidien bouleversé.

Le matin est blanc. C’est le cinquième. Depuis la nuit de mardi, depuis l’attentat, on compte les matins. Un manteau de neige enveloppe Strasbourg. Premiers flocons. Tout est feutré, amorti. Un écrin pour l’hommage aux victimes, le rassemblement citoyen auquel a appelé un collectif d’associations ce dimanche. Le bilan s’est encore alourdi quelques heures plus tard ce dimanche : cinq morts désormais, et dix personnes toujours hospitalisées dans un état grave. Mardi, un terroriste a ouvert le feu et poignardé des gens, au hasard. En plein centre-ville, en plein marché de Noël.

Arche. Silencieux, le regard bas, les Strasbourgeois traversent la place d’Austerlitz. Il y a des enfants. Ils font de la luge et des bonhommes de neige. Les images se superposent. Celles de la nuit, de cette même place étrangement déserte, les hélicos dans le ciel, la population confinée, terrée dans les cafés et restaurants où ce matin, on brunche comme tous les dimanches. La foule emmitouflée se masse lentement au pont du Corbeau. Barrage filtrant traditionnel. Ouvrir son sac, son manteau, pour pouvoir franchir l’arche lumineuse, «Strasbourg capitale de Noël». Là où s’engouffraient en trombe les camionnettes de CRS armes au poing, les soldats, les ambulances, les gendarmes. Les détonations, les sirènes hurlantes, les gyrophares, la panique.

A petit pas dans la neige, vite, gagner la place Kléber. Comme les fois où les Strasbourgeois venaient ici pour pleurer, se recueillir après Charlie, après le Bataclan, après Nice. Macron y était vendredi, il a déposé une rose blanche au pied de la statue du général, il a salué l’engagement des forces de l’ordre, il a consolé un enfant sur le marché de Noël. Le lendemain, des gilets jaunes ont bravé l’interdiction de rassemblement et déposé sur l’autel improvisé, (...)

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