Strasbourg : un accident de tramway fait des dizaines de blessés, voici ce que l’on sait

Deux trams sont entrés en collision. On décompte 68 blessés « en urgence relative » selon le bilan définitif communiqué par la préfecture ce dimanche 12 janvier.

STRABSOURG - L’accident aurait pu être catastrophique. Deux tramways sont entrés en collision dans le tunnel sous la gare de Strasbourg samedi 11 décembre après-midi, un accident rarissime qui a fait plusieurs dizaines de blessés. On décompte 68 blessés « en urgence relative » selon le bilan définitif communiqué ce dimanche 12 janvier par la préfecture.

À Strasbourg, deux tramways s’entrechoquent et font une cinquantaine de blessés

Le ministre des Transports Philippe Tabarot avait indiqué samedi dans un premier temps sur BFMTV que le bilan était « probablement aux environs de 36 blessés », mais les chiffres ont été revu à la hausse depuis. Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle de cet accident.

Collision « brutale » entre deux trams

L’accident s’est produit peu avant 16h samedi. « Ce qu’on sait à ce stade, c’est qu’il y a eu une collision brutale entre deux trams, à quai, sous la gare », a déclaré la maire écologiste Jeanne Barseghian, rapidement présente sur place. « C’est un choc frontal suite à une marche arrière d’un tram dont je ne connais pas les causes », a-t-elle ajouté.

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« Le tram a reculé, le tram est reparti à toute vitesse vers la gare, et tout d’un coup, en revenant, en repartant vers la gare, on s’est rendu compte qu’il y avait déjà un autre tram qui était rentré à la gare. Ce tram-là était à l’arrêt, Dieu merci », a témoigné Romaric Koumba, passager d’une des rames accidentées.

« J’étais dans le tram à l’arrêt, il y a un tram qui est arrivé en marche arrière à fond, il y a eu un problème de freins et il a dévalé la pente en marche arrière des Halles (l’arrêt suivant, NDLR) jusqu’à la gare centrale. On a entendu un gros choc, un gros boum », a expliqué à la presse Johan, un témoin direct de la collision, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

« On ne sait pas pourquoi erreur humaine, problème matériel, tout ça c’est à vérifier (le tramway) n’a pas réussi à rester bloqué (à l’arrêt) et donc s’est mis à reculer », a détaillé le président de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), Patrick Maciejewski.

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« Quand le tram est entré en collision avec l’autre, les portières se sont envolées », a-t-il ajouté. Une vidéo obtenue par l’AFP montre des rames très endommagées, les extrémités des tramways entrées en collision fortement enfoncées, et des passagers à terre sur le quai de la station.

« Plusieurs jours seront nécessaires pour rétablir la circulation » des tramways à cette station, a indiqué la CTS dans un communiqué.

Le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête du chef de blessures involontaires, qui vise à « déterminer les causes de l’accident et à mettre en évidence d’éventuelles responsabilités sur le plan pénal ». « Les premières investigations ont permis d’écarter l’hypothèse d’un acte volontaire », a précisé le procureur de la République par intérim, Alexandre Chevrier.

Un important périmètre de sécurité a été établi devant la gare, où de nombreuses ambulances ont pris position. Des blessés ont été évacués sur des brancards et d’autres ont été pris en charge sous la verrière de la gare.

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« La collision de deux tramways à ma connaissance c’est plutôt rare, ça arrive très peu souvent », explique encore à l’AFP Julien Joly, consultant transports au cabinet Wavestone, selon qui la plupart des accidents de tram sont des collisions avec des véhicules.

« Mais on peut rassurer les usagers : c’est un mode de transport plutôt sûr parce qu’un tramway roule au maximum à 70 km/h dans les zones sans obstacles. Et en centre-ville la vitesse est limitée à 30 km/h maximum à Strasbourg. Donc ça reste un mode de transport sûr », ajoute l’expert.

« Il n’y a pas de mort, ni de blessés en urgence absolue », a tenu à rassurer Jeanne Barseghian. « On a une cinquantaine d’urgences relatives avec des blessures pas vitales, des plaies au cuir chevelu, une ou deux fractures de la clavicule, une entorse au genou, des choses comme ça. Surtout de la traumatologie », avait expliqué samedi le contrôleur général René Cellier, directeur du service d’incendie et de secours du Bas-Rhin. « On n’a pas d’urgence absolue, ça aurait pu être beaucoup plus grave », a-t-il encore souligné.

« L’accident est survenu au pire endroit du réseau, en tunnel, et dans une zone très dense puisque c’est sous la place devant la gare de Strasbourg », note Julien Joly.

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Strasbourg fait partie des premières grandes villes françaises à avoir remis en service un réseau de tramways, en 1994 et avait déjà connu un accident, exactement au même endroit, fin octobre 1998. Un tramway en avait déjà percuté un autre dans le tunnel sous la gare, un accident dû à une vitesse excessive d’une des deux rames qui avait fait 17 blessés.

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