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Stocamine Des promesses d’Etat enfouies sous les déchets toxiques

En Alsace, une ancienne mine de potasse a servi à stocker des tonnes de résidus industriels, avec l’engagement de les retirer au bout de trente ans. Mais la mine va être bétonnée, avec ses produits toxiques, menaçant la plus grande nappe phréatique d’Europe.

L’enfouissement devait être réversible. C’était écrit, promis. Finalement, c’est la réversibilité qu’on s’apprête à enterrer, avec 44 000 tonnes de déchets, à Stocamine. Ils resteront bétonnés à jamais au fond de l’ancienne mine de potasse à Wittelsheim (Haut-Rhin), cimetière toxique sous la plus grande nappe phréatique d’Europe. Le confinement définitif a été autorisé par arrêté préfectoral au mois de mars. Vestige du passé minier, la silhouette émaciée d’un des derniers chevalements se dresse sur le site qui a employé, à la grande époque, jusqu’à 13 000 personnes à l’extraction de la potasse. Le filon s’épuisant, un projet de reconversion émerge afin d’amortir la casse sociale : transformer la mine en centre d’enfouissement voué à accueillir des déchets industriels contenant de l’arsenic, du mercure, du cyanure, de l’amiante, des métaux lourds, etc. La population est sceptique. Mais la notion de réversibilité est introduite et l’opinion bascule. En 1997, l’autorisation préfectorale d’exploitation est signée : 320 000 tonnes pourront être stockées jusqu’à trente ans à Stocamine. On creuse un dédale de galeries dans le sel gemme, en dessous des galeries effondrées de la mine. Unique en France, le site ouvre en février 1999. Mais l’aventure tourne court.

«Jeu de Taquin»

Pour voir ce qu’il en est aujourd’hui c’est avec le patron, ou plutôt le «liquidateur», que l’on s’enfonce dans les antres de la mine, une fois enfilés casque, chaussures de sécurité et vêtements épais. En bandoulière, l’auto-sauveteur à oxygène permet de tenir deux heures. L’endroit est grisouteux. Nommé par le gouvernement en 2014, Alain Rollet, ex-directeur des prestigieux Charbonnages de France, a une mission : fermer boutique. Des fûts (...)

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