Steve Reich «En cours avec Berio le jour, j’écoutais Coltrane la nuit»

A la veille d’une série de concerts qu’il donnera ce week-end à Paris, le compositeur américain octogénaire, parangon du minimalisme, détaille son parcours créatif à l’influence considérable, marqué par l’invention de formes jouant sur la pulsation et le déphasage.

Dans la musique de Steve Reich, tout se transforme et le pigeon californien devient un percussionniste de musique concrète. En 1965, pour une de ses premières pièces, It’s Gonna Rain, le compositeur enregistre la voix d’un pasteur dans les rues de San Francisco. Il la diffuse via deux magnétos, ralentit avec son pouce la vitesse de l’une des bandes. Un premier travail de phase apparaît et, multiplié par des boucles, le battement d’une aile enregistrée à l’arrière-plan se répercute à l’infini. Le pigeon vole, immobile dans les airs, prisonnier d’un battement. L’expérience acoustique d’une vie commence. La nature et la surprise en font partie, ils côtoient la technologie, la parole, le format documentaire, les bruits du quotidien et les sons des instruments que Reich va façonner dans le lit de ce qu’on appelle la Downtown Music, mouvement transdisciplinaire des années 60, organisé à New York. Les présentations de ses pièces avant-gardistes, auxquelles ce grand type maigre au sourire en forme de quartier de lune et à la crinière brune pouvait participer, se tiennent la plupart du temps au Museum of Modern Art (MoMA). Ce qui conduit un demi-siècle plus tard Steve Reich, 81 ans, à présenter les 2 et 3 décembre un week-end de concerts à la Fondation Vuitton (Paris XVIe) dans le cadre de la manifestation «Etre moderne, le MoMA à Paris». Steve Reich a aussi appris la «Uptown Music», la musique enseignée au conservatoire, complexe, atonale, européenne. Mais il ne l’aime pas. De Wagner à Boulez, les expériences de destruction de la tonalité le laissent de marbre. Il préfère Coltrane et les dix-sept minutes sans modulation d’Africa Brass, les jeux d’accents sur les tambours ghanéens ou les gamelans balinais. Il (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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