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Steve Marlet : « Contre Newcastle, le Vélodrome n’était pas couvert, sinon on se serait envolé »

Steve Marlet était dans le onze de départ de la dernière épopée marseillaise en Coupe de l’UEFA 2003-04. Une campagne où Marseille avait éliminé Liverpool, l’Inter et Newcastle avant de s’incliner en finale face à Valence à 10 contre 11 (2-0). Souvenirs, souvenirs d’un ancien Marseillais qui s’est confié à Yahoo Sport à 24 heures de la demi-finale aller de Ligue Europa entre l’OM et Salzbourg.

Steve Marlet, Marseillais de 2003 à 2005.
Steve Marlet, Marseillais de 2003 à 2005.

Quels moments vous ont le plus marqué ?

Steve Marlet : La demi-finale retour au Vélodrome face à Newcastle, et la finale. On s’était donné le droit de rêver après l’aller à St Jame’s Park (0-0). L’OM n’avait plus joué de finale européenne depuis la défaite face à Parme en 1999. Et à Marseille, il y a une culture Coupe d’Europe avec la victoire en C1 en 1993. Contre Newcastle, je me souviens de la célébration du but de folie de Didier (Drogba) où l’on va tous au poteau de corner. Moi, j’avais glissé sur les genoux comme si j’avais marqué. Lors de ce match, il y avait une véritable osmose entre l’équipe et le stade. Ils étaient avec nous, et réciproquement !».

Et la préparation de la finale…

S.M. : On avait été en mise au vert dans la campagne aixoise, dans un golf. On était arrivé en Suède la veille, et on y croyait après avoir éliminé tous ces grands clubs. J’étais titulaire en finale face à cette grosse équipe de Valence. Après, le scénario du match avait été un peu cruel. A 10 vs 11 (exclusion de Barthez à la 45ème), c’était devenu difficile. On avait fait jeu égal avec eux pendant 20 minutes… Mais l’histoire, notre épopée est belle. Il n’y a pas vraiment de regret. On avait communié avec les supporters à Göteborg avant et après le match.

Le parcours avait pourtant démarré difficilement…

S.M. : On passe de justesse en 16èmes face à Dnipropetrovsk (1-0 au Vélodrome et 0-0 en Ukraine). On avait été reversé de Ligue des Champions. Et sur cette double-confrontation face à Dnipro, notre Président (Christophe Bouchet) avait « gueulé ». Il n’était pas content, pas satisfait de notre investissement.

Y a-t-il un parallèle à faire entre votre épopée et celle de cette saison ?

S.M. : « C’est difficile de le faire car on venait de C1. Nous, on avait des retours plus simples à gérer qu’eux, et notamment aorès leur quart aller à Leipzig où ils s’étaient inclinés 1 à 0. Après, Cette semaine-là a été complètement folle niveau Coupe d’Europe avec la qualification de la Roma, la remontée fantastique de la Juve contre Madrid…

Le parcours de l’OM 2017-18 est-il à mettre au même niveau que le votre ?

S.M. : Liverpool, Newcastle, à un degré moindre l’Inter car je ne sais pas si les Milanais jouaient la C3 à fond, ce sont de grands clubs. C’est dur de comparer les époques, mais oui, leur performance actuelle est belle. Contre Leipzig, ils prennent un but d’entrée au retour, et ils réussissent à ne pas douter. J’en ai parlé avec des journalistes qui étaient là il y a 14 ans, et ils m’ont dit que l’ambiance du match face aux Allemands ressemblait à ce qu’ils avaient vécu avec nous… A une différence près : à notre époque, le stade n’était pas couvert, sinon on se serait envolé (rires). J’ai le souvenir que l’on n’arrivait pas à se parler sur la pelouse, et qu’il y avait des vibrations de toute part.

En ce moment, une partie des supporters marseillais chambre : « Jean-Michel Aulas, la finale, on va la gagner chez toi » (finale prévue à Lyon le 16 mai)… Vous qui avez joué à l’OL, et connaissez bien le Président lyonnais, cela vous fait sourire ?

S.M. : Oui, mais il aurait aimé voir l’OL en finale. Ensuite, quand on connait les antécédents entre les 2 clubs, les punchlines, c’est de bonne guère… Si cela lui ferait mal au cœur de voir Marseille gagner dans son stade ? Un petit pincement peut-être. Encore faut-il que les joueurs de Garcia se qualifient. Sur le papier, Salzbourg représente le tirage le moins compliqué, et on se dit que c’est jouable.

Propos recueillis par Antoine GRYNBAUM