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Steinhoff prévoit plus de 9 milliards d'euros de frais juridiques

STEINHOFF PRÉVOIT PLUS DE 9 MILLIARDS D'EUROS DE FRAIS JURIDIQUES

par Emma Rumney

JOHANNESBURG (Reuters) - Steinhoff International, qui continue de souffrir des conséquences d'une vaste fraude comptable, s'attend à devoir débourser plus de 9 milliards d'euros devant les tribunaux en raison de ce scandale, montre le rapport annuel publié mercredi par le distributeur sud-africain, propriétaire de l'enseigne d'ameublement Conforama en France.

Le rapport financier pour l'exercice 2019 liste différents dossiers déposés devant la justice dans lesquels les plaignants réclament au total plus de 9 milliards d'euros d'indemnités ou de dommages et intérêts.

Le titre du groupe, qui a aussi fait état d'une perte annuelle de 1,8 milliard d'euros contre 1,2 milliard l'année précédente, chutait de près de 7% à la Bourse de Johannesburg mercredi en début d'après-midi.

Les déboires judiciaires de Steinhoff, propriétaire de plus de 40 enseignes, ont débuté en décembre 2017 après la révélation d'une fraude comptable estimée depuis à près de 6,5 milliards d'euros sur plusieurs années.

Créée il y a plus de 50 ans, le groupe s'est développé au-delà de l'Afrique du Sud pour devenir un distributeur de meubles et d'articles ménagers présent sur quatre continents.

Après une restructuration de sa dette l'année dernière, qui s'élevait alors à 9,6 milliards d'euros, Steinhoff a annoncé que la deuxième phase de son plan de retour à la normale, soit le traitement des plaintes en justice, était désormais son objectif principal.

Selon le rapport annuel, le groupe est en train d'examiner les procédures judiciaires mais, ne sachant pas combien il devrait débourser ni quand, il n'a inscrit aucune provision dans ses comptes.

Le distributeur, qui doit également faire face l'impact de l'épidémie liée au nouveau coronavirus sur ses performances, avait évoqué l'année dernière la possibilité d'une augmentation de capital pour couvrir ses frais juridiques.

(Emma Rumney, Nqobile Dludla et Ann Maria Shibu; version française Kate Entringer, édité par Bertrand Boucey)