Steaks végétaux, saucisses véganes, nuggets de soja… Le gouvernement veut interdire ces dénominations
Le débat reprend. Depuis l’émergence des produits dits “alternatifs” ou végétaux, à base de soja, de pois ou encore de colza, les marques se livrent une bataille acharnée sur la question de leur dénomination. Les industriels de la viande refusent que ces articles utilisent des terminologies apparentées à la boucherie comme “steak”, “saucisse”, “jambon”, “bacon” ou encore “grillade”. Leur argument et celui du gouvernement : une possible confusion dans l’esprit des consommateurs.
Si le Conseil d’État avait suspendu un décret visant à interdire l’usage de mots de “boucherie” pour des aliments sans protéines animales l’an passé, le gouvernement revient une nouvelle fois à la charge. Il a préparé un nouveau projet de décret, notifié à la Commission européenne fin août. Ce texte "est un enjeu de transparence et de loyauté qui répond à une attente légitime des consommateurs et des producteurs", a estimé le ministre de l'Agriculture français Marc Fesneau. Le texte ne s'appliquerait pas aux produits "légalement fabriqués ou commercialisés" ailleurs qu'en France. Le ministère a précisé que le décret pourra être signé et publié trois mois après la date de cette notification, sous réserve de l’accord de Bruxelles.
Mais ce nouveau texte provoque des remous. Ce dernier demeure problématique aux yeux de Guillaume Hannotin, avocat de l'organisation Protéines France qui défend les industriels de la filière des protéines végétales. Il reste, selon lui, en contradiction avec la réglementation européenne (...)