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Le statut vaccinal des élèves accessible aux directeurs, "une mesure grave" pour l'opposition

POLITIQUE - “Une brèche impensable” pour l’opposition, du “bon sens” pour la majorité. Le vote d’un amendement de la loi sur la “vigilance sanitaire” qui permet aux chefs d’établissement du second degré de connaître le statut vaccinal des élèves a eu lieu à l’issue de débats souvent électriques dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre à l’Assemblée nationale.

Cette nuit, les députés ont donné un premier feu vert au projet de loi de “vigilance sanitaire” qui prévoit également la possibilité controversée de recourir au pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022.

Éviter la fermeture des classes

La mesure concernant l’éducation vise, selon le texte voté, à “faciliter l’organisation de campagnes de dépistage et de vaccination et d’organiser des conditions d’enseignement permettant de prévenir les risques de propagation du virus” et donc in fine les fermetures de classe.

“C’est une mesure de bon sens”, a assuré la députée LREM des Yvelines et présidente déléguée du groupe des marcheurs à l’Assemblée sur franceinfo. Car actuellement, s’il y a un cas contact dans une classe, défend Aurore Bergé au lendemain du vote, “vous avez uniquement une attestation sur l’honneur des parents” assurant que l’enfant est vacciné. “Le chef d’établissement n’a pas le droit de savoir” le statut vaccinal de l’élève, explique-t-elle.

“Il y a le risque éventuellement que toutes les attestations sur l’honneur ne soient pas véridiques”, a-t-elle souligné. Le but est “de protéger nos adolescents parce que le risque épidémique peut aussi les concerner”, a insisté la députée.

“Violation du secret médical”

Dans l’opposition, le LR Philippe Gosselin a fustigé durant les débats cet amendement du gouvernement: “vous ouvrez une brèche impensable dans un secret (médical à l’école, NDLR) qui doit être conservé”, a-t-il ainsi critiqué. La co-présidente des Nouveaux Démocrates, Émilie Cariou a elle fustigé une “violation du secret médical extrêmement grave”.

″Ça ne me paraît pas être le rôle d’un enseignant que de contrôler la situation sanitaire des enfants”, a estimé de son côté Patrick Kanner. Le sénateur PS s’est dit “très réservé” sur cette mesure sur Public Sénat, au lendemain du vote.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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