Dans les stations de mesure de la qualité de l'air, les traces ADN d'une biodiversité discrète

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Une étude internationale révèle que les stations de mesure de la qualité de l'air récoltent involontairement de nombreux fragments ADN des espèces animales et végétales environnantes.

Piégées dans des stations de mesure de la qualité de l'air, des traces ADN d'animaux, de plantes et même de champignons, ont été récoltées par des chercheurs. Cette découverte pourrait révolutionner la surveillance des espèces terrestres les plus rares.

Plus de 180 espèces détectées par des stations de mesure de la qualité de l'air

Les êtres vivants laissent des fragments de leur ADN (écailles, poils, sécrétions...) dans les milieux qu'ils fréquentent. Prélevés, amplifiés et séquencés, ils peuvent ensuite permettre d'identifier leur auteur sans les déranger, ni même les voir. Cette technique se nomme ADN environnemental ou ADNe.

Pour obtenir cet ADN, il faut normalement réaliser des prélèvements (par exemple de terre) dans le milieu. Mais des chercheurs ont trouvé une manière bien plus efficace de récolter ces traces : ils ont utilisé des stations de mesure de la qualité de l'air. En analysant les filtres de ces stations dans deux lieux éloignés (une station à Londres et une station publique en Ecosse), les scientifiques ont trouvé les traces d'ADN aéroporté de plus de 180 espèces de vertébrés, d'arthropodes, de plantes et de champignons, représentant la biodiversité locale.

"Nous avons été surpris par la diversité de la vie que nous avons pu étudier avec une approche presque inédite dans ce domaine scientifique, remarque dans un communiqué le Pr Elizabeth Clare (Université de York, Canada). Dans ces deux endroits, nous avons détecté simultanément l'ADNe de 34 espèces d'oiseaux et de 24 espèces de mammifères, une grande variété d'insectes, de cultures, de champignons pathogènes, de belles fleurs sauvages, de plantes de jardin ornementales et d'herbes".

"Changer la donne"

Aujourd'hui, la biodiversité s'effondre. Les biologistes n'ont pas d'autre choix que de la surveiller pour prévenir, voire inverser, cette tendance. Mais jusqu'à maintenant, un réseau de surveillance national et international n'était pas exploitable. Les stations de mesure de la qualité de l'air off[...]

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