"Starwords", des mots qui mettent la tête dans les étoiles
Canicule, hélium, désastre... Le livre « Starwords », publié cet été en anglais par l’astrophysicien Daniel Kunth et l’astronome Elena Terlevich, remet au goût du jour ces « mots du ciel » qui parsèment notre vocabulaire quotidien, sans qu’on s’en rende bien compte.
A tout seigneur, tout honneur : le Soleil. Notre étoile, parmi des milliards d’autres et tous les objets célestes, auxquels "Starwords" (1), ouvrage au titre (bien) inspiré par une saga cinématographique que nul n’ignore, rend évidemment hommage. Publié cet été en anglais, le livre remet au goût du jour, à quelques modifications près et avec l’humour voulu, l’ouvrage "Les mots du ciel" (2) paru il y a plus d’une décennie, de l’astrophysicien français Daniel Kunth. "J’avais voulu ainsi démontrer l’influence du ciel sur notre vocabulaire et nos expressions les plus courantes", dit-il aujourd’hui, réjoui des illustrations qui parsèment la traduction anglaise, notamment celles du graphiste Gérard Paris Clavel.
Les habitants de la Lune
Influence que nous avons fini par oublier, sauf à explorer le dictionnaire. C’est ici que les légères modifications prennent toute leur saveur. S’il n’y a chez nous "rien de nouveau sous le soleil", cela est vrai aussi chez les anglo-saxons, "nothing new under the sun". En revanche, "The sun never sets on the British empire", n’était déjà pas dans la version française, la réalité géopolitique d’aujourd’hui sentant son histoire révolue...
Et il y a ces interrogations, que les amateurs de langues connaissent bien. Exemple, faut-il dire « Le ou la Soleil » ? « Die Sonne », notre étoile en fusion sans qui la vie ne serait pas ce qu’elle est, se prononce en effet au féminin de l’autre côté du Rhin. "Le point de vue diffère au cours de l’histoire de l’humanité. Ce qui reflète probablement l’éternel conflit entre homme et femme, elle qui seule possède le pouvoir d’enfanter" notent Daniel Kunth et Elena Terlevich, professeure honoraire à l’université de La Plata (Argentine).
La remarque vaut d’ailleurs aussi bien, mais à l’opposé, pour la Lune, que les Allemands, encore eux, voient mâle, « der Mond ». Seul satellite naturel de la Terre, il ne brille pas par lui-même, mais reflète la lumière du Soleil, "la luna latine, la brillante". Elle fut aussi[...]