Stanislas Guerini dévoile le plan du gouvernement pour protéger les agents publics des violences

Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a révélé dans Le Parisien les différentes mesures prises pour garantir la sécurité des agents publics, cibles de toujours plus d'actions violentes.

"Ne jamais les laisser seuls face aux difficultés, aux menaces, aux violences." C'est la "philosophie" du plan annoncé dimanche par Stanislas Guerini dans les colonnes du Parisien pour protéger les agents publics, en particulier ceux présents aux guichets, qui se retrouvent de plus en plus exposés.

"Permettre aux agents publics de faire leur travail en sécurité est la première des considérations. C’est le socle, pour pouvoir rendre un service public de qualité", juge le ministre pour le quotidien.

Dernier exemple marquant en date témoignant de leur vulnérabilité, le saccage de l’hôtel de département du Nord à Lille, par une personne venue pour des informations sur son RSA.

Boutons d'alerte, formations et évolution de la législation

Pour lutter contre cela, Stanislas Guerini prévoit - moyennant un budget d'un million d'euros - l'augmentation des "dispositifs de sécurisation" comme les boutons d’alerte ou encore des caméras de vidéosurveillance.

Pour prémunir les agents de violences commises hors du lieu de travail, des systèmes d'alerte pourraient également être installés sur leurs téléphones.

Des moyens concrets renforcés par la possibilité pour les fonctionnaires de participer à des formations "dédiées à la prévention et à la lutte contre les incivilités" à partir de novembre, détaille le ministre. Ainsi qu'à une enquête annuelle "pour mesurer les incivilités et les violences subies par les agents" dès 2024.

Dans le cadre de la prochaine réforme de la Fonction publique, le ministre souhaiterait faire évoluer la législation en vigueur pour offrir l'opportunité aux employeurs de déposer plainte pour le compte de leurs agents.

Par ailleurs, l’extension de "la protection fonctionnelle aux ayants droit (conjoints, famille) de l’agent public à titre conservatoire", autrement dit la prise en charge des frais de justice, de soins médicaux ou psychologiques, ou encore l'aide au changement de numéro de téléphone, devrait être rendue possible, selon Stanislas Guerini. Y compris à titre préventif.

"Un niveau de violence plus important dans notre société"

Selon les informations du Parisien, les chiffres avancés en préambule de ce plan feraient notamment état de 35.000 cas de professionnels de santé agressés en 2021, de 12.000 actes d’incivilités signalés par les Caisses d’allocations familiales en 2022 ou encore de 10.000 agents déplacés en raison de la dégradation de leurs locaux lors des manifestations consécutives à la mort de Nahel en juillet.

"Il y a un niveau de violence plus important dans notre société. Et puis, il y a des évolutions assez fortes chez nos concitoyens, une attente d’immédiateté, une exigence. Et, parfois, des causes internes aux services publics, les agents le disent eux-mêmes, analyse le ministre de la Fonction publique.

Selon lui, "la simplification, le fait de rendre un service plus humain, plus accessible, sera aussi de nature à diminuer les tensions". Un "Comité de protection des agents" doit néanmoins se réunir chaque trimestre pour avancer.

Article original publié sur BFMTV.com

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