STAN LEE L’HOMME A RÉGNÉ

Longtemps à la tête de la maison Marvel et d’une armée d’icônes pop, de Hulk à Spider-Man, le scénariste et businessman a nourri les imaginaires pendant des décennies, à coups de comics, de films, de séries ou jeux vidéo, souvent archiprofitables. Il est mort lundi à 95 ans.

Sa descendance est vertigineuse : Spider-Man, les X-Men, Iron Man, les Quatre Fantastiques, Hulk, Black Panther, Thor, Daredevil… Créateur star de Marvel, Stan Lee était l’incarnation vivante du comic book, breloque d’un passé glorieux agitée à longueur de convention et façonneur du nouvel ordre mondial de la fiction, le cinéma américain pillant joyeusement son patrimoine sans fond depuis plus d’une décennie. Scénariste de génie, fédérateur de talents, bateleur qui a organisé son propre culte, opportuniste roublard, Stan Lee était beaucoup de choses à la fois. Au point de finir par apparaître lui-même comme un personnage, avec ses failles, sa phrase d’accroche («Excelsior !») et ses mythes fondateurs, toujours nébuleux. Il n’est pas une anecdote en relation avec lui dont on connaisse une seule version. Il y a l’histoire telle que lui l’a racontée, romanesque à souhait, et celle rapportée par ses anciens collègues, moins reluisante. Les deux récits coïncident sur au moins un point : Stan Lee et ses créatures ont régné de façon directe ou indirecte sur un demi-siècle au moins d’entertainment mondialisé. Et l’on est loin d’en voir le bout - quitte à friser la nausée à force d’abus stakhanhollywoodien de justaucorps tendus par trop de muscles -, tant les super-héros estampillés Marvel, maison d’édition ultraprofitable devenue major et satellite de Disney, continuent de dominer le box-office, de sécréter des recettes monstres et de coloniser les esprits ados depuis des générations, jusqu’à nourrir la conversation adulte (voir le cas récent du carton Black Panther).

Reste que l’on est presque soulagé d’apprendre sa mort, lundi soir à 95 ans, tant les derniers mois de sa vie semblaient douloureux. En (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Le bug du cinquième «Millénium»
«Mon Cher Enfant», le choix désarme
Ticket d’entrée
YSL en robe du suaire
Fichues «Chatouilles»