Stade de France : l’exploitation politique d’une “honte nationale”
Cela fait plus de trois jours, et la France peine toujours à se remettre de la “gueule de bois” de la finale de la Ligue des champions, constate La Vanguardia. Le pays et toute la presse gardent en tête “les images lamentables des policiers débordés, essayant de maîtriser à coups de gaz lacrymogènes et de matraques les supporteurs de Liverpool, alors qu’il y avait parmi eux des femmes et des enfants qui attendaient, impatients, leurs billets à la main, devant l’enceinte du stade, et risquaient de se retrouver pris dans un mouvement de foule”.
“La fierté du pays en a pris un coup.” Non seulement, explique El Confidencial, parce que le fiasco a eu lieu là où Zidane a remporté la Coupe du monde, mais aussi, et surtout, parce que le “rayonnement” de la France à l’étranger a été remis en question et, du même coup, sa capacité à organiser des événements à venir comme la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques de 2024.
Une aubaine pour l’opposition
La question s’est vite transformée en arme politique dans la campagne électorale des législatives de juin contre le gouvernement, à peine nommé, pour qui “cette première polémique ne pouvait tomber plus mal”.
La gauche, sous la houlette de La France insoumise, a eu tôt fait de désigner les forces de sécurité comme responsables de tous les problèmes survenus dans le stade. “L’aspirant Premier ministre”, Jean-Luc Mélenchon a fustigé les “débordements habituels” de la police, assurant que “la doctrine de la police française se résume à ‘taper, gazer et charger’”, note El Confidencial.
L’extrême droite s’est hâtée de “ressortir le discours des ‘quartiers qui échappent à tout contrôle’”, tout en faisant observer les problèmes structurels de la police, jugée trop laxiste.
En somme, “l’opposition essaie de récupérer quelques voix grâce à ce désastre filmé et accuse le gouvernement d’être incapable de maintenir l’ordre”, résume El Mundo. La ville de Saint-Denis, théâtre des événements du samedi 28 mai, est celle qui illustre le mieux “un certain nombre de problèmes devenus chroniques en France”, un pays que le journal conservateur espagnol décrit comme fracturé en raison d’un “État défaillant”.
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