Stéphanie Callet, ancienne enfant placée : "On ne protège pas les adultes de demain"

Son sourire XXL et ses dents du bonheur lui donnent un petit air de Vanessa Paradis. Son visage lumineux tranche avec le témoignage édifiant que livre Stéphanie Callet dans Le Jour où j'ai choisi ma famille (Dunod). "Je me suis décidée à le publier car mon histoire n'est pas unique, explique cette assistante sociale en entreprise âgée de 32 ans. Je veux apporter ma pierre à l'édifice et une lueur d'espoir à ceux qui pensent ne jamais s'en sortir."

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J'ai longtemps eu l'impression de n'être qu'un dossier. Finalement, c'est vrai

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En archéologue, Stéphanie Callet reconstitue son passé d'enfant placée. Celui d'un bébé jamais désiré, "ni avant, ni pendant la grossesse, ni après la naissance". Elle met en regard les pièces de son dossier à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) avec son vécu de fillette qui se débat pour être écoutée. On entend sa voix d'alors à travers ses courriers au juge ou les cahiers dans lesquels Véronique, sa "mère de cœur", consigne les moments clés de sa vie. "Il y a beaucoup de jugements de valeur des éducateurs, d'incompréhensions. J'ai longtemps eu l'impression de n'être qu'un dossier. Finalement, c'est vrai."

Placée dans une pouponnière à 3 mois

Elle décrit "les incohérences du système de l'ASE, qui ne met pas l'enfant au centre et n'a pas joué son rôle de protection". En cause, selon elle, "l'idéologie du lien biologique" qui prévaut dans l'Hexagone. "Une fois qu'un enfant a été retiré de sa famille d'origine, l'objectif est toujours qu'il y retourne."...


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