Stéphane Séjourné proposé par Emmanuel Macron à la Commission européenne pour remplacer Thierry Breton

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a démissionné en accusant Ursula von der Leyen d’avoir œuvré contre lui pour l’évincer.

UNION EUROPÉENNE - Un nom chasse l’autre. Quelques heures seulement après la démission de Thierry Breton du poste de commissaire européen au Marché intérieur ce 16 septembre, Emmanuel Macron a proposé le nom de Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire du gouvernement Attal, pour le remplacer.

Soutenu par le président de la République, Thierry Breton devait être reconduit dans ses fonctions à la Commission européenne mais il a annoncé sa démission, accusant Ursula von der Leyen de manœuvres pour l’écarter. Le chef de l’État s’est donc tourné vers un de ses fidèles depuis 2017 pour le remplacer.

Secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné occupait depuis le mois de janvier le poste de ministre des Affaires étrangères. Il connaît néanmoins les arcanes de Bruxelles et de Strasbourg pour avoir été président de Renew au sein du Parlement européen. Stéphane Séjourné « répond à l’ensemble des critères requis. Son engagement européen lui permettra de porter pleinement cet agenda de souveraineté », fait valoir la présidence de la République.

Le choix du représentant français au sein de la Commission européenne a fait l’objet d’un petit bras de fer au moment des élections législatives de juin. Le président du RN Jordan Bardella, dont le parti était donné vainqueur au premier tour, a laissé entendre qu’il entendait bien peser dans la balance, alors que ce choix revient traditionnellement à la présidence de la République. En guise de réponse, Emmanuel Macron a remis sur la table le nom de Thierry Breton, tandis que la défaite du RN au second tour a finalement complètement écarté le sujet.

Mais c’était sans compter sur les bisbilles internes à l’UE. Ouvertement en désaccord avec Ursula von der Leyen (PPE), Thierry Breton (Renew) avait raillé son bilan et s’était publiquement interrogé sur l’opportunité de sa reconduite à la tête de l’institution. Il estime désormais avoir été écarté - « vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles dont vous ne m’avez jamais directement fait part », cingle-t-il à l’adresse de la présidente de la Commission dans sa lettre rendue publique. Selon lui, la contrepartie de son éviction est la proposition faîte à la France d’un portefeuille « prétendument plus influent pour la France. »

Le portefeuille attribué au Français doit être décidé par Ursula von der Leyen mais l’Élysée souhaite qu’il soit « centré sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne. »

Emmanuel Macron a remercié par ailleurs Thierry Breton, « un remarquable commissaire européen » qui a « fortement contribué à faire avancer une politique de souveraineté européenne dans les domaines du numérique (DSA/DMA), du soutien à la base industrielle et technologique de défense européenne ainsi qu’en faveur de la résilience du marché unique de l’Union européenne pendant la crise du Covid ».

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