Sri Lanka : face à la crise économique et la corruption, la rue exige le départ du président Rajapaksa

Lorsque Gotabaya Rajapaksa s’est adressé à la nation mercredi, c’était un homme acculé, transpirant la peur, qui apparaissait à la télévision. Deux jours plus tôt, le président sri-lankais avait forcé son frère, Mahinda, à démissionner de son poste de chef du gouvernement. « Je vais nommer un Premier ministre et une équipe gouvernementale qui aura la confiance du peuple », avait-il déclaré d’une voix mécanique, le regard fuyant tel un écolier récitant une leçon mal apprise. Dès le lendemain, Gotabaya a tenté un coup de poker en nommant Ranil Wickremesinghe Premier ministre. Ce dernier n’a aucune popularité. Durant son mandat de chef de gouvernement entre 2015 et 2019, il avait été incapable de prévenir les attentats de Pâques 2019, revendiqués par Daech. « Mais il peut utiliser son carnet d’adresses dans la communauté internationale pour obtenir des prêts en urgence et finaliser les négociations avec le FMI », décrypte Alan Keenan, spécialiste du Sri Lanka auprès de l’International Crisis Group. Le pays n’a plus que quelques dizaines de millions de dollars de réserves de change et il ne peut plus importer. Les pénuries de gaz, de carburant, de médicaments et même de nourriture s’aggravent. Pour le nouveau Premier ministre, le pari est qu’une aide extérieure en capitaux puis une résolution de la crise des réserves de change apaiseront l’opinion, avide d’élections anticipées pour élire de nouvelles têtes et moraliser la vie politique.

Le chef de l’exécutif fait face à une mob...


Lire la suite sur LeJDD