XV de France: malgré les scandales de l'été, Fickou veut préserver la "culture rugby" et les troisièmes mi-temps

Le rugby français a été secoué par une succession d'affaires extra-sportives au cours de l'été. Dans un premier temps, Melvyn Jaminet a été suspendu 34 semaines par la FFR pour avoir proféré des propos racistes. Pendant la tournée en Argentine, Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été accusés de viol après un match du XV de France contre les Pumas et la procédure judiciaire est toujours en cours. Dernièrement, Medhi Narjissi a tragiquement disparu en mer lors d'un stage en Afrique du Sud avec les U18.

Une succession de dossiers sensibles qui a fait oublier le côté sportif de l'ovalie, qui reprend ses droits le week-end prochain avec le retour du Top 14. Avant l'ouverture du championnat, les capitaines des clubs ont participé à une journée spéciale où les affaires extra-sportives ont été remises sur la table.

"Les joueurs de rugby sont confrontés aux mêmes problèmes que les jeunes aujourd’hui, c’est à nous de faire en sorte par la prévention et l'éducation qu’il n’y ait pas d’affaires comme celles-ci", a confié René Bouscatel, le président de la LNR. "Il faut, notamment lors des tournées, qu'il y ait un encadrement beaucoup plus strict et beaucoup plus prégnant. Je pense que ce n’est pas très difficile à faire compte tenu de ce qu'il s'est passé en Argentine. On ne peut faire a priori que mieux. On ne doit pas permettre aux joueurs d’amener des filles dans l’hôtel des joueurs."

Ollivon: "Il y a un équilibre à trouver"

Du côté des joueurs, le discours est sur la même ligne. Le capitaine du RCT Charles Ollivon rappelle que les rugbymen restent "des hommes, pas des machines". "Le but c’est de trouver un équilibre, d’être assez juste sur comment chacun va gérer sa personnalité, ses efforts, ses moments de relâchement. C’est difficile de demander la même chose pour tout le monde. Je ne vais pas réagir pareil que vous sur certains sujets après un effort physique ou mental. Il y a des choses à faire, à travailler.”

De son côté, Gaël Fickou tient des paroles plus nuancées, même s'il condamne ce qu'il s'est passé en dehors des terrains. “On est toujours sorti, on a toujours fait la fête, il faut savoir se contrôler, maîtriser ce que tu dis et ce que tu fais. Ça fait douze ans que je joue en équipe nationale, douze ans qu’on sort après les matchs, et ça s’est quand même plutôt bien passé pendant douze ans. Oui, il y a des dérives, les joueurs qui le font seront sanctionnés, et moi le premier si demain je fais une connerie comme ça. Il faut assumer ses responsabilités”, a soutenu le joueur du Racing 92, qui appelle à ne pas laisser tomber "la culture rugby", rendue célèbre par la traditionnelle troisième mi-temps. "Ça fait partie de la culture rugby, il faut la garder."

Après un été noir pour le rugby français, Florian Grill a réuni à Marcoussis les différentes familles pour des états généraux. 30 personnes parmi des membres de la FFR, LNR, syndicats (Provale, Tech XV, Apare, UCPR), rugby amateur, staff des Bleus ou salariés de la FFR, répartis en six groupes de travail pour essayer de mieux encadrer les tournées.

Article original publié sur RMC Sport