XV de France: accusation d’agression sexuelle et de violence, racisme… Comment la tournée a viré au cauchemar

Sous le choc, Florian Grill l’a lui-même reconnu: "L’enchaînement est dramatique." La tournée du XV de France sur le continent sud-américain prend une tournure cauchemardesque. L'atmosphère apaisée qui semblait régner à Marcoussis avant le départ pour l’Argentine s’est considérablement alourdie depuis samedi, empoisonnée par les scandales qui se succèdent à un rythme régulier depuis la victoire des Bleus contre l’Argentine. Pas un nuage ne semblait poindre à l’horizon avant que la situation ne commence à dégénérer dans les heures qui ont suivi un premier succès très encourageant face aux Pumas.

Jaminet épinglé pour des propos racistes

La vidéo de l’arrière Melvyn Jaminet, filmé en train de tenir des propos racistes d’une extrême violence, a provoqué un premier état de sidération. Relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo est immédiatement devenue virale, et a trouvé un écho particulier dans un climat politique extrêmement délétère en France, amplifiée par la résurgence d’un front républicain contre le risque que faisait courir l’arrivée potentielle (mais désormais écartée) de l’extrême droite au pouvoir.

"Je te jure que le premier arabe que je croise sur la route, je lui mets un coup de casque! Je lui mets un coup de casque! Je te le dis, je lui mets un coup de casque! Un coup du casque je lui mets!", déclare Melvyn Jaminet, visiblement éméché, dans une vidéo postée sur son compte Instagram, laquelle n’est plus visible désormais.

L’emballement légitime suscité par les propos de l’international a entraîné son renvoi de la tournée. "Je suis profondément désolé et honteux de mes paroles", a réagi Jaminet sur Instagram. "Je tiens à m’excuser auprès de tout le monde. Je comprends que cela ait pu blesser et offenser de nombreuses personnes, et je tiens à dire clairement que ces propos ne reflètent en aucun cas mes valeurs ou celles de l’équipe de France de rugby. Le racisme, sous toutes ses formes, est inacceptable et va à l’encontre de tout ce en quoi je crois. Je comprends la sanction de la FFR et me tiens à leur disposition afin de mettre la lumière sur cette affaire."

Deux espoirs sur le banc des accusés

Le groupe France a à peine eu le temps de digérer ce coup de massue qu’une autre déflagration explosait ce mardi, impliquant deux autres éléments du groupe, les jeunes Hugo Auradou et Oscar Jégou. Le deuxième ligne de la Section Paloise et le troisième ligne de La Rochelle ont été arrêtés par la police argentine ce lundi en raison d’une accusation d’agression sexuelle portée par une jeune femme dans les heures suivant le match contre l’Argentine, à Mendoza.

La véracité des accusations et les circonstances de l’agression que la jeune femme aurait subie dans la nuit de samedi à dimanche restent à élucider. Mais selon le journal MDZ, la victime aurait été abusée sexuellement, étranglée et frappée dans une chambre de l’hôtel où séjournaient les joueurs. Une source citée par le journal décrit une "situation sauvage, comme celle des animaux, avec beaucoup de violence".

Les deux jeunes joueurs, qui doivent être transférés vers Mendoza, lieu de l’agression présumée, nient toute agression sexuelle et parlent d’une relation consentie, selon l’entourage contacté par RMC Sport. Dans l’attente du procès, si toutefois il a lieu, Jégou et Auradou pourraient rester incarcérés pendant deux à trois ans à Mendoza.

Article original publié sur RMC Sport