Violences, malaises, échauffourées... à deux ans de la Coupe du monde, les États-Unis se loupent complètement sur l'organisation de la Copa America
La soirée s'est conclue par une immense joie collective: celle des Argentins, vainqueurs ce dimanche 14 juillet de la Copa America 2024, leur troisième titre international consécutif. Elle avait pourtant débuté par des scènes de tension.
À quelques heures du coup d'envoi de cette finale face à la Colombie, les policiers et les membres de la sécurité du Hard Rock Stadium de Miami ont dû user de la force pour interpeller des supporters qui tentaient de pénétrer dans le stade, a priori sans billets.
Conséquence, une entrée du stade a été bloquée et des scènes d'attroupement se sont multipliées. Selon l'Agence France-Presse (AFP), les secouristes ont été déployés pour venir en aide à des supporters victimes de malaises dûs à la chaleur et à la compacité de la foule.
Si bien que les organisateurs ont été contraints de retarder le coup d'envoi à 3h22, heure française, soit 1h22 après l'horaire initial.
"Ils nous traitent comme des animaux"
"Ils nous traitent comme des animaux, l'organisation est inexistante. En tout cas rien n'était prêt pour accueillir 60.000 personnes", a regretté Cécilia Cabarelli, une supportrice argentine, auprès de l'AFP.
La compétition se tenait aux États-Unis et faisait figure de répétition grandeur nature pour l'un des pays hôtes de la Coupe du Monde 2026, aux côtés du Canada et du Mexique. Sur le plan de la sécurité autour des matchs, l'organisation de cette finale le prouve, le bilan apparaît plus que mitigé.
Le 11 juin, à Charlotte, la demi-finale opposant la Colombie à l'Uruguay avait déjà été émaillée d'incidents. Après le coup de sifflet final, des échauffourées ont éclaté entre les deux équipes puis se sont étendues aux tribunes.
Darwin Nunez, l'attaquant de Liverpool, s'est même signalé en enjambant le mur qui sépare le terrain des gradins pour en découdre avec des fans colombiens. Il a finalement rebroussé chemin après avoir essuyé des coups et des projectiles.
De vives critiques contre la Conmebol
Face à la presse, José Maria Gimenez, défenseur de l’Atlético de Madrid, avait fustigé les comportements violents de fans colombiens, ivres, à l'intention des proches des joueurs uruguayens assis non loin d'eux.
"C'est une catastrophe, nos familles sont en danger", s'est-il ému. "Nous avons dû monter dans les tribunes pour sortir nos proches avec des petits bébés, des nouveau-nés, tout a été une catastrophe, il n'y avait pas un seul policier, ils sont partis après une demi-heure. C’est un désastre et nous défendons nos propres intérêts."
Sans surprise, ces scènes ont déclenché un tollé contre la Confédération sud-américaine de football (Conmebol). Son manque de professionnalisme a été mis en exergue par Jesse Marsch, le sélectionneur américain du Canada. Et de manière plus virulente encore par Marcelo Bielsa, le sélectionneur uruguayen.
La colère de Marcelo Bielsa
Moins de 48 heures après l'élimination de son équipe, El Loco s'est livré à une longue conférence de presse, durant laquelle il s'est d'abord insurgé de l'ouverture d'une enquête visant plusieurs de ses joueurs.
"La seule chose que je peux dire, c'est que les joueurs ont réagi comme l'aurait fait n'importe quel être humain. Si on s'en prend à votre femme, à votre mère, à un bébé, à une épouse, une soeur... que faites-vous?", a fait mine de s'interroger l'ancien coach de l'OM.
L'intéressé ne s'est pas limité à une critique acerbe de la sécurisation des stades. Il a aussi déploré l'état des pelouses et, surtout, les menaces qui pèseraient sur les joueurs et les entraîneurs qui oseraient révéler ce qu'ils pensent de l'organisation de la Copa America. "Vous n'avez pas votre mot à dire, sinon ils vous menacent!", s'est exclamé l'Argentin, avant d'appeler la Conmebol à "s'excuser" pour ses manquements.
De quoi écorner l'image des États-Unis, qui ne semblent, à deux ans du coup d'envoi du Mondial, pas prêts à accueillir dignement un événement d'une telle ampleur.