"On veut nager comme Léon": déjà un effet Marchand et JO 2024 chez les enfants pour la sixième édition de Nageur et Citoyen
Rose-Inès, 8 ans, appréhende avant de plonger dans le grand bassin de la piscine municipale de Melun malgré sa réussite d'exercices en petit bassin. "Tu vas y arriver" rassure derrière elle Yohann Ndoye-Brouard, médaillé de bronze en relais 4x100m 4 nages aux JO 2024 avec, entre autres, Maxime Grousset. Ce dernier est resté dans le petit bassin, à la réception d'enfants partis pour un tour de toboggan.
Ce mercredi matin, ils sont une centaine présents, en partie équipés par la Caisse d'Epargne Ile-de-France, pour la sixième édition de Nageur et Citoyen. "Ça fait partie de l'héritage post-olympique" savoure Sophie Kamoun, à l'initiative de cette journée "Après les avoir vu devant leur télé, les enfants voient les champions en vrai mais il y a aussi des étoiles dans les yeux des champions parce que c'est toujours un plaisir pour eux de partager et transmettre."
Depuis la création de ce programme en 2019, plus de 1000 enfants sont venus apprendre à nager, indispensable pour Charlotte Bonnet, capitaine de l'équipe de France Féminine lors des Jeux olympiques de Paris cet été. "Encore un enfant sur deux rentre au collège et ne sait pas nager. Aujourd'hui on parle pas de performance, certains sont pas à l'aise dans l'eau, c'est de l'initiative pure afin de leur donner confiance, leur donner le sourire et l'envie de revenir." Et cela semble marcher "C'était ma première fois", avoue Alicia, 6 ans, traces de lunettes autour des yeux. "Mais ce soir je vais revenir à la piscine."
Entourée de champions, Assile, a, elle, trouvé cette matinée "un peu bizarre car c'est la première fois que je les voyais avec mes vrais yeux. Je suis heureuse de les voir", surtout quand "on peut les attraper”, rigole Henri, 9 ans. Charlotte Bonnet peut en témoigner après avoir vu six ou sept nageurs en herbe se jeter sur elle en fin de séance. Des enfants qui pour certains ont déjà pris leur licence pour l'année dans un club qui affiche complet. "Le seuil n'a pas bougé puisqu'on atteignait déjà la limite mais cette année, les inscriptions ont été plus rapides", reconnaît Hervé Picquée, responsable technique du club de Melun ayant à faire à d'autres profils d'enfants. "Avant on avait des enfants qui voulaient apprendre à nager mais de plus en plus ont la démarche de vouloir apprendre à nager pour aller vers la compétition. C'est le gros sentiment de cette rentrée post-Jeux.”
L'effet Léon Marchand
Une conséquence des performances des nageurs français cet été lors des Jeux olympiques et paralympiques. "Au départ quand on leur parle d'un champion du monde ou d'Europe, ça ne parle pas trop aux enfants. Mais quand ils voient le petit bout de métal que j'ai autour du coup, ils se disent ah oui quand même”, sourit Yohann Ndoye Brouard. Et dans les bouches des enfants, un nom revient. "On veut nager comme Léon, on veut être aussi fort que Léon, il y a un effet Léon Marchand, carrément", relève Charlotte Bonnet. "C'est totalement normal, c'est la personne qui a explosé au Jeux Olympiques, c'est le meilleur nageur au monde. C'est bien qu'il soit Français et que ça donne envie à des jeunes de faire comme lui."
Maxime Grousset abonde dans ce sens. "Léon suscite des vocations. Quand j'ai vu Alain Bernard gagner aux Jeux Olympiques, j'ai voulu faire pareil, ça fonctionne aussi simplement que ça." Finaliste du 1.500m nage libre cet été, David Aubry image par des chiffres:"Dès le lendemain de la première médaille de Léon il y a eu 2000 inscriptions au club de Toulouse, c'est énorme et c'est formidable". Et pourquoi pas voir les frères Portal ou encore Ugo Didier, para-athlètes, faire partie de l'aventure l'année prochaine pour aider les enfants dans leur premières brasses? “Je connais bien les frères Portal et je suis sûr qu'ils aimeraient bien", assure Yohann Ndoye Brouard. "On a déjà commencé à penser à intégrer le para-sport dans notre programme mais on va s'y employer encore plus car on a envie d'un programme inclusif et accessible à vraiment tout le monde", promet Sophie Kamoun.