Uniforme à l’école : la solution à l’abaya ?

ANDY BUCHANAN / AFP

Avec une malice avisée, Emmanuel Macron a fait sa rentrée politique dans une école, la Légion d’honneur, réputée pour son uniforme. Alors que l’interdiction de l’abaya agite l’opinion, la tenue scolaire serait-elle à même de « faire nation » ? Le débat n’est pas neuf. C’est même devenu le marronnier de la rentrée. Mme Macron plaidait pour un habit « pas trop tristoune », la droite pour rétablir une tenue républicaine que la République n’a jamais établie. Distinctive pour les uns, inclusive pour les autres, les parents la plébiscitent. Ses thuriféraires y voient la solution à tous les maux, ses détracteurs, une lubie de réacs. Aujourd’hui, on en fait un expédient aux communautarismes.

Refuser l’abaya est salutaire, mais lui opposer l’uniforme comme adjuvant de laïcité revient à vouloir corriger le problème de l’obésité à l’école en proposant des tenues qui ne feraient que masquer les formes. Paravent rassurant ou remède efficace à la crise profonde de l’école, le débat sur l’uniforme mérite mieux que la caricature.

Si l’habit fait le moine bien avant les moines, ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que les Anglais adoptent la tenue scolaire pour différencier les groupes confessionnels ! En France prime la diversité, que la Révolution, malgré ses velléités régénératrices, peine à convertir en tenue « républicaine ». C’est la volonté de canaliser la violence inhérente aux groupements d’ados plus que l’idéal égalitaire qui pousse Napoléon, en 1802, à vêtir les lycéens d’une ...


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