Troubles digestifs, vision double... Ces symptômes qui doivent alerter sur le botulisme

Jusqu'à une insuffisance respiratoire pouvant entraîner le décès. Douze cas de botulisme ont été identifiés en France ces derniers jours: une femme est décédée et neuf personnes sont toujours hospitalisées ce jeudi. Ces cas sont liés à la consommation de conserves de sardines servies dans un établissement bordelais, le Tchin Tchin Wine Bar.

En raison du délai d'incubation de cette maladie, les autorités s'attendent à potentiellement voir de nouveaux cas jusqu'à dimanche au plus tard. Voici les symptômes qui doivent alerter.

Rapide évolution des symptômes

"Au début, ça va se traduire comme une infection alimentaire par de la diarrhée, des maux de ventre, des vomissements...", explique à BFMTV Bruno Mégarbane, chef du service réanimation à l'hôpital Lariboisière à Paris (AP-HP). En effet, selon Santé publique France, la forme la plus fréquente est le botulisme d'origine alimentaire.

"Dans les heures qui suivent, la personne va se plaindre d'avoir du mal à voir et à se concentrer", poursuit le médecin.

"Comme c'est une toxine qui s'attaque au système nerveux, il peut y avoir des paralysies musculaires qui peuvent provoquer ce qu'on appelle la diplopie: on voit double car les muscles oculaires fonctionnent moins bien", ajoute Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.

Difficultés respiratoires

Rapidement, les symptômes peuvent évoluer vers des difficultés respiratoires et de déglutition (avec du mal à avaler, parler, puis respirer), la toxine agissant sur les muscles, dont ceux respiratoires. "On va commencer à avoir une paralysie des muscles qui démarre du haut du corps puis va vers le bas", détaille Bruno Mégarbane.

"C'est une maladie qui va très vite" et dont "les signes sont différents d'un patient à l'autre", soulignait ce mercredi le Dr Benjamin Clouzeau. Ce qui rend difficile le diagnostic, "d'autant plus qu'il y a d'autres maladies beaucoup plus fréquentes qui peuvent provoquer ces troubles-là", complète Benoît Elleboode.

"C'est pour ça qu'il fallait alerter les professionnels de santé pour qu'en cas de symptômes de ce type, il y ai une attention particulière sur le botulisme", ajoute le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.

Cette maladie est rare: on parle de 0,5 cas par million d'habitants. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le botulisme peut être fatal dans 5 à 10% des cas. La mortalité est particulièrement élevée pour les personnes qui n'ont pas été diagnostiquées rapidement.

Article original publié sur BFMTV.com